Evaluation des partis : Dr Ibrahima Sacko décline la démarche du MATD et dénonce une manœuvre de la junte pour prolonger la durée de la transition (Courrier)
Le Président du parti Changement-Progrès- Unité pour la Guinée (CPUG), Président de la Coalition Sauvons la Guinée (CoSaG) et de l’Union des Forces pour le Retour à l’Ordre Constitutionnel (UFROC), a officiellement rejeté toute participation à l’évaluation des partis politiques initiée par le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation. Par un courrier adressé au ministre en charge, le Général 2ème section Elhadj Ibrahima Kalil Condé, Dr Sacko a condamné l’initiative, dénonçant une démarche « illégitime » qui, selon lui, vise à maintenir au pouvoir le chef de la junte militaire, Mamadi Doumbouya.
Le courrier, daté de ce vendredi 8 novembre, précise que le CPUG considère cette évaluation comme un acte de manipulation orchestré par le pouvoir militaire en place, qualifié de « dictature ». Dans son message, Dr Sacko accuse la junte d’utiliser l’administration pour légitimer un prolongement de la transition militaire « aux prix de la corruption, des violences et du sang », au détriment des partis politiques légalement constitués et capables, selon lui, de répondre aux besoins démocratiques de la population guinéenne.
Le CPUG se dit favorable à une évaluation qui passerait uniquement par « des élections libres, transparentes et crédibles », qu’il espère voir se tenir avant le 31 mars 2025. Cette exigence repose notamment sur l’article 46 de la charte de transition, selon lequel aucun membre de la junte ou des gouvernements successifs de la transition ne devrait participer aux élections. Par cette demande, Dr Sacko appelle à une alternance politique en faveur des « profondes aspirations du peuple de Guinée » pour un retour à l’ordre constitutionnel.
Ce refus illustre la fracture croissante entre les partis d’opposition et les autorités de transition, en pleine préparation d’une évaluation des formations politiques guinéennes. Pour l’opposition, cette manœuvre administrative est perçue comme un stratagème de plus pour retarder le processus démocratique, alors que le peuple attend la tenue d’élections promises depuis le début de la transition militaire.
Ci-dessous le courrier
Dr Ibrahima Sacko, Président du parti Changement-Progrès- Unité pour la Guinée (CPUG), Président de la Coalition Sauvons la Guinée (CoSaG) et de la coalition Union des Forces pour le Retour à l’Ordre Constitutionnel (UFROC)
www.cpu-guinee.com
Par Rama Fils, pour lerenifleur224.com