La femme d’Ibrahima Kourouma (ancien ministre) rompt le silence sur la détention prolongée de son époux
Depuis plus de deux ans, Ibrahima Kourouma, ancien ministre de l’Habitat, est détenu sans qu’aucun verdict n’ait été prononcé dans son affaire. Son épouse, Aissata Doré, exprime aujourd’hui publiquement sa douleur et sa frustration face à cette situation.
Dans une interview poignante, elle dénonce l’incompréhension et l’impuissance qu’elle ressent face à la lenteur de la justice guinéenne.
“Nous sommes vraiment déçus de la justice guinéenne, et particulièrement de la Cour suprême,” déclare-t-elle, visiblement éprouvée. Elle souligne son étonnement face à la décision de cette dernière de maintenir son mari en détention malgré la recommandation de la CRIEF (Cour de répression des infractions économiques et financières) de le libérer. “Sept juges ont confirmé la demande de mise en liberté, mais la Cour suprême refuse toujours. Cela, je ne peux pas le comprendre,” ajoute-t-elle, incrédule.
Aissata Doré insiste sur le caractère irrégulier de la détention de son époux, dont le mandat a expiré sans être renouvelé. Bien qu’elle admette le rôle du ministère public de se pourvoir en cassation si une décision lui semble insatisfaisante, elle dénonce ce qu’elle perçoit comme un détournement de l’affaire pour des raisons politiques. “On veut nous faire croire que c’est une affaire politique. Je refuse de croire que c’est la politique qui a amené mon mari là-bas,(Maison centrale de Conakry. Ndlr)” martèle-t-elle avec fermeté.
Reconnaissant le devoir de l’État de demander des comptes à ses agents, elle s’indigne néanmoins du non-respect des droits de son mari, devenu selon elle “un citoyen lambda, sans armes ni pouvoir”. “Aujourd’hui, il est devenu un citoyen lambda. Le général Mamadi n’a aucun intérêt à le maintenir en détention,” déclare-t-elle en pleurant.
Émue, Aissata Doré lance un appel désespéré au ministre de la Justice et interpelle le président guinéen, l’implorant de prêter attention à son cri de détresse et d’empêcher que “son nom soit utilisé pour faire du mal”. “Quand vous emprisonnez un père de famille, c’est toute sa famille qui est en prison,” souligne-t-elle avec émotion.
Elle conclut en rappelant les contributions de son mari aux services publics, que ce soit dans le domaine de l’éducation ou de l’urbanisme, et demande sa libération immédiate, espérant que la justice guinéenne apportera enfin une réponse à ce cri du cœur.
Conclusion : Aissata Doré, désespérée par l’inaction des autorités judiciaires, appelle le président et le ministre de la Justice à agir en faveur de son époux. Elle espère que son témoignage sera entendu et que la justice rendra enfin une décision équitable pour Ibrahima Kourouma, mettant fin à cette détention prolongée qu’elle estime injuste.
Par Mimi Bangoura, pour lerenifleur224.com