Transfèrement des détenus vers les juridictions : Le parquet général remet trois bus à la maison centrale de Conakry

Pour accélérer les procédures judiciaires et d’organiser les audiences dans un délai raisonnable dans les différentes juridictions de Conakry (Kaloum, Dixinn et Mafanco), le parquet général de la Cour d’Appel de Conakry vient d’acquérir trois bus de la part des autorités en vue d’assurer le transport en toute sécurité les détenus vers les Cours et Tribunaux de la Capitale pour leurs jugements. C’est dans cette optique de désengorger les prisons du pays, que le Procureur Général près la Cour d’Appel de Conakry, assisté des Procureurs d’instance a procédé ce lundi 22 avril 2024 dans la matinée à la remise de trois bus de 45 places chacun à l’administration pénitentiaire.

 

 

La cérémonie s’est déroulée dans les locaux de la maison centrale de Conakry qui a aussitôt enregistré le transfèrement des premiers détenus dans ces nouveaux bus vers les institutions judiciaires dès après la remise des clés

Selon les explications de Fallou Doumbouya, le Procureur Général, près la Cour d’Appel de Conakry, 65% des prisonniers de la maison centrale de Conakry sont en attente de jugement. Ce retard s’explique par le manque de diligence et de logistique pour accélérer les procédures.

 

 

« Lorsque nous avons pris fonction, en tant que Procureur Général de la Cour d’Appel de Conakry, nous avons fait l’état des lieux relatif au rapport entre le parquet général et les parquets d’instance, les rapports entre les parquets d’instance et les officiers de police judiciaire et agents de police judiciaire, les relations entre le parquet général via parquets d’instance relativement à la situation des détenus, on s’est rendu compte qu’au niveau de la maison centrale de Conakry, il y a une surpopulation carcérale qui ne cesse d’augmenter de façon exponentielle. Parce que quand vous prenez le ratio des détenus jugés, et détenus non jugés, ceux non jugés, sont très élevés. A date je peux dire aujourd’hui au niveau de la maison centrale de Conakry 35% des détenus sont jugés et 65% des détenus ne sont pas jugés. Alors cela viole l’ensemble des règles minima des Nations-Unies pour le traitement des détenus autrement dit les règles Mandela. Dans les conditions normales, le nombre de détenus condamnés doit être supérieur au nombre de détenus non condamnés. Alors nous nous sommes posés la question de savoir pourquoi le nombre de détenus non condamnés est supérieur à ceux qui sont jugés ? Les causes sont entre autres : manque de diligence de la chaîne pénale. C’est la première cause, la deuxième est liée au manque de logistiques. A Conakry pas moins de huit juridictions répressives, on a qu’un ou deux bus qui doivent desservir ces huit juridictions. Alors nous avons pris attache avec la direction générale des garages du gouvernement avec l’accord des plus hautes autorités du pays, qui a mis à notre disposition trois bus à l’effet d’audiencier les affaires pénales dans un délai raisonnable. » a déclaré Fallou Doumbouya et d’espérer que l’octroi de ces trois bus aura un impact positif sur le déroulement des audiences et surtout contribuer au désengorgement des milieux carcéraux

« C’est l’espoir que les trois bus vont changer fondamentalement la situation parce que si avant les audiences commençaient à 11h, 12h 14h c’est parce qu’il n’y a pas de moyens de déplacement nous avons pris nos dispositions à travers la direction générale des garages du gouvernement qui a mis trois bus à notre disposition afin que les audiences commencent à neuf heures (…) Mais le constat au niveau de la maison centrale de Conakry, il faut avoir le courage de le dire, c’est un constat alarmant parce qu’il y a des détenus qui sont là qui ont cinq ans, six  (6) ans sept ans quinze (15) ans, seize (16) ans sans qu’ils ne comparaissent devant un juge. Alors il faut mettre fin à cette pratique » Martèle-il

 

D’ici juillet prochain, le Parquet Général près la Cour d’Appel de Conakry ambitionne atteindre un taux de 90% de détenus condamnés, à en croire le Procureur Général, M. Fallou Doumbouya.

 

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