Coyah : La Cour Suprême organise un atelier d’échange d’expériences entre des hauts magistrats du pays
Ouverture ce lundi 26 février 2024 à Coyah d’un atelier d’échange et de partage d’expérience les hauts magistrats du pays sous l’initiative de la Cour Suprême, la plus grande institution judiciaire du pays en cette période de transition. Durant cinq (5) ces magistrats échangeront sur plusieurs thématiques telles que : les cas d’ouverture à cassation ; la Chambre administrative de la Cour suprême : juridiction administrative et juridiction constitutionnelle ; les dispositions spéciales relatives aux recours en matière civile, pénale et électorale ; les techniques de rédaction des rapports de conseiller et des observations du Parquet général et les règles de légistique et de déontologie entre autres.
Et en marge de cet atelier, ces magistrats se pencheront sur l’amendement de la loi régissant cette cour dont les travaux sont pour l’heure, très avancés
El hadj Naby Conté, Secrétaire Général chargé des collectivités décentralisées, a au nom du préfet de la localité Colonel Yaya Kalissa a remercié les magistrats de la Cour Suprême pour avoir choisis Coyah afin d’abriter cet atelier dans son discours de bienvenu.
« Vendredi dernier, un important atelier de dix (10) jours s’est tenu dans notre préfecture sur les procédures d’exécution et de contrôle de dépenses publiques. Aujourd’hui, pour cinq (5) jours encore, c’est la Cour Suprême qui arrive avec les magistrats pour un atelier d’échange entre les différents magistrats du pays. C’est la sommité et ce qui m’a plu, c’est qu’ils sont tous guinéens. Ce sont des experts nationaux avec les structures de la magistrature, tout protocole confondu qui viennent partager leurs expériences. Et Coyah choisi, au nom de l’administration déconcentrée et décentralisée et de toutes les autorités, on remercie infiniment la secrétaire générale du Ministère de la Justice, ministre par intérim et tout son cabinet » a déclaré ce responsable local
Pour sa part, Mohamed Kaba, le président du tribunal de première instance a aussi exprimé sa joie d’assister à l’organisation de cette autre important rencontre dans sa juridiction. Une illustration parfaite de la vitalité de l’hospitalité de la localité voisine de la capitale Conakry, estime le magistrat.
Interrogé sur la nécessité de la tenue de cet atelier, William Fernandez, premier avocat général, près la Cour Suprême a indiqué ceci
« Cet atelier est nécessaire dans la mesure où la Cour suprême est une juridiction à part. Nous avons reçu de nouveaux magistrats qui sont venus à la Cour Suprême de la Cour d’Appel de Conakry et de Kankan qui, en principe à partir du moment où ils sont avec nous, doivent apprendre la technique de cassation. Donc, si nous sommes à Coyah aujourd’hui, c’est pour donner cette technique-là à nos nouveaux collègues pour leur dire comment est-ce que les choses doivent se passer sur le plan technique à la Cour Suprême. Il y a des conseillers parmi eux et il faut qu’ils apprennent comment rédiger un rapport. Il y a des avocats généraux comme moi, comment rédiger ces observations et comment se tenir à l’audience » a-t-il fait savoir
Et quant au président de la Cour Suprême, Fodé Bangoura s’est dit heureux de prendre part à l’atelier
« En plus, si je me réfère à la qualité des experts choisis pour animer l’atelier et qui ont déjà fait leurs preuves au profit de l’institution judiciaire, mais aussi au sérieux qui caractérise l’hôtel La Maison Blanche en tant que cadre de travail, au visage tout souriant des participants et à l’hospitalité traditionnelle de la population et des autorités politiques et administratives de Coyah, je ne fais aucun doute quant aux chances de succès de notre rencontre.(…) C’est pourquoi, je vous invite à ne jamais perdre de vue qu’il s’agit d’une séance, à la fois, d’écoute et d’échanges. A cet effet, je vous exhorte non seulement à profiter au maximum des connaissances de nos différents experts en les écoutant très attentivement et en leur posant toutes les questions qui vous préoccupent, mais également à échanger avec eux sur vos connaissances pertinentes par rapport à chaque thème abordé. Alors, à l’issue de l’atelier, vous serez à même de mieux maîtriser l’art de distinguer les vraies tricheries des chicaneries auxquelles peuvent se livrer, devant vous, certains plaideurs peu scrupuleux. C’est à ce prix – et à ce prix seulement – que vous serez mieux outillés pour remplir vos missions respectives et, donc, à même de mieux contribuer à l’édification de d’un Etat de droit dans notre pays, tant ambitionnée par les populations guinéennes et entreprise par les autorités de la Transition. » a déclaré le Premier Président de la Cour Suprême
Dans son discours d’ouverture des travaux, Madame la Secrétaire Générale du Ministère de la justice et des droits de l’homme, garde des Sceaux ministre de la justice et des droits de l’homme par intérim, Marie Irène Hadjimalis s’est aussi réjouie de la présence massive des participants, expression de l’intérêt que ces derniers portent à la rencontre.
« Par votre présence ici ce matin, vous administrez la preuve supplémentaire de votre adhésion à la gestion intégrée participative et collaborative de la chose judiciaire », a-t-elle fait savoir avant d’indiquer plus loin que : « La présente rencontre crée un moment opportun d’instituer un canal ou mécanisme pertinent de dialogue entre la Cour Suprême et toutes les juridictions du pays, pour la réalisation de l’unité de la jurisprudence en Guinée. Pendant les 5 prochains jours, vous échangerez sur des thématiques de préoccupation majeure pour vos offices respectifs. Je voudrais alors souhaiter des discussions franches, directes, sans tabou, sans complaisance, exemptes de toute équivocité, de tout faux fuyant ou de toute restriction mentale, mais plutôt s’inscrivant dans une démarche de convivialité citoyenne et d’urbanité confraternelle et républicaine. J’encourage, d’ores et déjà, la contribution active de tous à ce dialogue confraternel, qui devra être de qualité et marqué du sceau de l’enrichissement mutuel et de la fécondité des analyses. L’enjeu, j’insiste là-dessus, est de mieux s’armer, de s’outiller aux fins de renforcer les capacités d’intervention de chacun dans l’accomplissement de nos missions respectives. » Insiste la ministre intérimaire de la justice
Terminant dans son discours de circonstance, dame Irène Marie Hadjimalis a invité les communicateurs et facilitateurs à ne pas manquer de s’appesantir sur certaines valeurs, qu’elle considère essentielles et de faire comprendre que le magistrat doit jouer son rôle dans une démocratie.
La cérémonie d’ouverture a pris fin par une série de prises de photos de famille entre magistrats.
Le renifleur de retour de Coyah, pour lerenifleur224.com