Ils étaient trois victimes à comparaître à tour de rôle ce mardi 24 octobre 2023 devant le tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la cour d’appel de Conakry.
Le premier, Mamoudou Diallo, dit avoir perdu son fils Alpha Oumar Diallo, suite aux événements du 28 septembre 2009. Dans ses explications, il déclare que son enfant était sorti de la maison pour se rendre au stade, le jour des événements. D’après lui, c’est à 13 heures qu’il a reçu un coup de téléphone l’informant que son fils aurait reçu une balle et que ce dernier a été transporté à l’hôpital national Donka où il va subir, une intervention chirurgicale le mardi 29 septembre 2009. Une intervention qui, malheureusement sera fatale pour son enfant, explique t-il.
Le deuxième à comparaître à la barre ce mardi, est Thierno Hassane Sow.
Celui-ci dit avoir perdu son jeune frère nommé Souleymane Sow lors des évènements du 28 septembre 2009. Contrairement à Mamoudou Diallo, Hassan déclare avoir perdu de vue son frère ce jour. Selon lui, jusqu’à date, aucune trace de ce dernier n’a été trouvée ce, après plusieurs recherches dans les commissariats, à l’hôpital Donka mais aussi à la mosquée Fayçal, le jour où les corps ont été exposés.
Le dernier à comparaître publiquement au compte de cette journée était Mamadou Bobo Diallo. Il affirme qu’il était en compagnie de ses amis le 28 septembre au stade, quand les tirs ont commencé. Après avoir tenté de s’échapper plusieurs fois, ils ont été finalement pris devant le portail du stade par les bérets rouges qui leur ont bastonné avant de les envoyer au camp Alpha Yaya Diallo, où on les battait également 3 fois par jour. Et cela pendant trois jours. Ensuite, ils seront transférés d’après lui, dans un autre endroit cette fois-ci à Kaloum sous l’instruction d’un chef militaire qui avait ordonné de tirer sur toute personne qui essayerait de s’enfuir. Quelques jours plus tard, ils seront libérés, a fait savoir la victime.
Pour la comparution des victimes des cas de viol, le tribunal a jugé nécessaire de suspendre le procès afin que les intéressés soient entendus à huit clos.
Mimi Bangoura, pour lerenifleur224.com