Une délégation de la chambre de jugement de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) s’est rendue, comme prévu, ce mardi 19 novembre 2024, à la clinique Pasteur pour rencontrer Dr Ibrahima Kassory Fofana. Cette visite visait à entendre l’ancien Premier ministre, actuellement en détention, et à évaluer son état de santé. Selon un des avocats de la défense, la délégation comprenait un conseiller du juge en charge de l’affaire, un substitut du procureur spécial et deux greffiers.
Arrivés à 10h05, le conseiller Keita, accompagné du procureur Amiata Kaba et des deux greffiers, a rencontré le médecin traitant de Dr Fofana.
« Ils ont constaté que notre client souffre de deux pathologies graves et qu’il est sous traitement intensif. Les équipements nécessaires à son traitement ne sont pas disponibles sur place. En conséquence, aucun débat de fond n’a pu avoir lieu, car il n’est pas en état de se défendre », a rapporté Me Sidiki Bérété, avocat de l’ex-Premier ministre.
Initialement, le juge avait prévu d’auditionner Dr Kassory Fofana dans son lit de malade avant de renvoyer l’affaire au lendemain, mercredi 20 novembre, pour une éventuelle comparution. Quelques jours plus tard, les avocats du prévenu ont introduit une demande d’évacuation sanitaire, invoquant l’inadéquation des soins disponibles à la clinique. Cette requête a été rejetée par le juge des référés, qui a estimé qu’il n’était pas compétent pour se prononcer sur la question.
Dr Ibrahima Kassory Fofana est poursuivi pour des accusations graves, notamment détournement de deniers publics, enrichissement illicite, corruption et blanchiment de capitaux. Ces charges, combinées à son état de santé critique, rendent la gestion de ce dossier particulièrement complexe, à la croisée des impératifs judiciaires et humanitaires.
Ce cas met en lumière les défis rencontrés par la justice lorsqu’elle doit conjuguer le respect des droits des prévenus et la nécessité de mener à bien les procédures judiciaires. Alors que la santé de Dr Kassory Fofana demeure préoccupante, le débat reste ouvert sur l’équilibre entre l’application stricte de la loi et l’impératif de garantir des soins appropriés à tous, même aux plus hauts responsables poursuivis.
Par Rama Fils, pour lerenifleur224.com