La presse guinéenne face à la répression : le SPPG et les associations des presse rencontrent une mission des Nations-Unies
En visite de travail en Guinée depuis le 4 novembre, une mission des Nations Unies dirigée par Simon-Pierre Nanitelamio, Directeur Adjoint de la Division de l’Assistance Électorale du Département des Affaires Politiques et de la Consolidation de la Paix, a rencontré ce mercredi 13 novembre 2024 des représentants du Syndicat des Professionnels de la Presse de Guinée (SPPG) et des responsables d’associations de presse. Cette réunion s’inscrit dans le cadre de l’évaluation des besoins électoraux du pays, mais elle a aussi mis en lumière la situation alarmante de la liberté de la presse en Guinée, actuellement confrontée à une répression accrue en période de transition militaire.
La rencontre a permis au chef de la mission onusienne de rappeler les objectifs de leur présence à Conakry, notamment l’écoute des préoccupations des professionnels des médias face aux restrictions sévères qui impactent leur travail. Sékou Jamal Pendessa, Secrétaire Général du SPPG, a remercié les Nations Unies pour leur soutien et a dressé un sombre tableau de la situation des médias en Guinée, évoquant les fermetures arbitraires de médias, les pertes d’emplois qui en résultent – estimées à environ 1000 – ainsi que les entraves au droit à l’information. Il a aussi relaté les violences subies par des journalistes, citant notamment le cas de Bakary Gamalo Bamba, un journaliste d’investigation de 68 ans, emprisonné après avoir été agressé par le président de la CRIEF, Francis Kova Zoumanigui, et ses gardes.
Le Secrétaire Général du SPPG a profité de l’occasion pour émettre plusieurs recommandations, parmi lesquelles la réouverture des médias fermés, la protection des droits des journalistes, la libération de Bakary Gamalo Bamba ainsi que des activistes en détention, tels que Foniké Manguè et Bilo Bah. Il a également demandé la réhabilitation du Secrétaire Général du SPPG, condamné pour avoir plaidé en faveur de la liberté de la presse. Un accent particulier a été mis sur la nécessité de formations pour les journalistes, pour lesquelles le soutien des Nations Unies est sollicité.
À l’issue de son discours, Sékou Jamal Pendessa a officiellement remis un mémorandum au chef de la délégation onusienne. Ce document résume les revendications et préoccupations du SPPG face aux défis que la presse guinéenne traverse.
Les présidents de l’URTRLGUI, de l’AGUIPEL et le représentant de l’AGEPI, présents à la rencontre, ont également pris la parole pour solliciter le soutien des Nations Unies en vue d’une sortie de crise durable.
La mission des Nations Unies, en recueillant ces témoignages et recommandations, se retrouve désormais avec la responsabilité de faire entendre la voix de la presse guinéenne sur la scène internationale. La situation de la liberté de la presse en Guinée reste préoccupante et appelle à une action urgente pour garantir aux journalistes un cadre de travail respectueux de leurs droits.
Lerenifleur224.com