Détention prolongée des femmes détenues à la maison centrale : Voici les précisions du Procureur Général

La mise en liberté des détenus maintenus sans jugement pendant plusieurs années et dont les dossiers, pour certains, sont perdus depuis longtemps à la maison centrale de Conakry, est devenue une priorité pour le Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme. Hier, jeudi 31 octobre 2024, le Ministère a procédé à la troisième vague de libération de détenus, par l’intermédiaire du parquet général, qui accélère le traitement des dossiers. Cependant, malgré ces efforts, aucune femme détenue n’a encore bénéficié de cette mesure de libération, bien que plusieurs d’entre elles se trouvent également dans des situations irrégulières. Le Procureur Général près la Cour d’Appel de Conakry a tenu à apporter des éclaircissements à ce sujet.

Interrogé sur la question, Fallou Doumbouya a reconnu cet état de fait, qui constitue une entorse aux droits de l’Homme et à la dignité des détenus. Toutefois, il précise que les dossiers des femmes concernées ne sont, pour l’heure, pas éligibles pour une libération immédiate.

« C’est vrai, il y a des femmes qui sont détenues ici certainement au-delà des délais légaux, mais tous ceux qui ont bénéficié d’une liberté provisoire l’ont fait suite à une procédure de référé initiée par les différents parquets d’instance de Conakry, car nous avons constaté que leurs dossiers étaient introuvables. Les femmes qui sont encore détenues de façon prolongée ne sont pas concernées par cette mesure car leurs dossiers se trouvent toujours au parquet d’instance. Vous allez constater que, dans le ressort de la Cour d’Appel de Conakry, toutes les juridictions ont entamé depuis le 1er octobre des audiences criminelles. Si les femmes ne sont pas incluses dans cette première vague de libérations, c’est parce qu’elles ne répondent pas, pour l’heure, aux critères de cette procédure dans cette maison de détention », a-t-il précisé.

Cette situation met en lumière les difficultés et les limites du système judiciaire guinéen, où les lenteurs administratives et le manque de gestion des dossiers entravent souvent le respect des droits fondamentaux des détenus, en particulier des femmes. Une réforme plus approfondie et des mesures d’urgence s’avèrent nécessaires pour garantir que chaque détenu, indépendamment de son genre, soit traité avec équité et dignité, dans le respect des délais légaux.

 

 

Par Rama Fils, pour lerenifleur224.com