Autrefois, les matelas en paille étaient convoités en milieu rural. De nombreux villageois les utilisaient dans leurs habitations. Mais confectionner ce type de matelas nécessite une certaine habilité, souligne Abdoul Gadirou Diallo matelassier.
« Nous utilisons plusieurs outils dans la fabrication des matelas traditionnels. On a quatre grandes aiguilles qu’on utilise. La première s’appelle pôdhitïrgal, la seconde pickïr-n’gal, la troisième kârir-n’gal et la dernière nous sert à coudre les sacs et les couvertures. On utilise aussi la faucille, le couteau et les fils à coudre », a-t-il fait savoir.
Mamadou Aliou Barry quant à lui, parle des difficultés qu’il rencontre en cette période.
« C’est la paille de tountourmâ qui est bonne pour ces matelas. En cette période des grandes pluies, nous parcourons jusqu’à 30 kilomètres à la recherche de la paille. Avant on ne brûlait pas la brousse, mais aujourd’hui, elle est brûlée dès le début de la saison sèche. En plus, les matelas à paille ne sont pas convoités comme avant à Mamou », déplore cet artisan.
De poursuivre, notre interlocuteur lance un appel.
« Actuellement, nous travaillons au bord de la route, on n’a pas un endroit où exercer librement notre activité. On est exposé aux intempéries de la nature et aux risques d’accident de la circulation. On demande au gouvernement de nous venir en aide », a-t-il sollicité.
Ce métier faisait tant mieux que mal vivre de nombreuses familles. Mais la prolifération des matelas dits Bruxelles, ne favorise pas les artisans guinéens.
Depuis la ville-carrefour Alpha KEITA pour lerenifleur224.com