Mort de détenus à la gendarmerie et à la Police de Coyah : le directeur exécutif de l’ONG « Même droit pour tous », interpelle l’État sur sa responsabilité
La mort par asphyxie de plusieurs détenus dans une cellule de détention à Coyah, continue de susciter l’indignation au sein de l’opinion publique. Pour Me Foromo Frédéric Loua, directeur exécutif de l’ONG « Même Droit pour Tous », cette malheureuse situation était prévisible.
« Je pense que ce qui s’est passé à Coyah était prévisible. Plutôt que de renforcer la sécurité de cette prison, ils ont préféré fermer la prison. Alors on se sert maintenant de la gendarmerie pour garder les prisonniers, ce qui n’est pas normal. Donc, les gens sont entassés dans des cellules et il n’y a pas d’espace. La dernière fois, j’étais à Coyah et il y avait des substituts qui s’en plaignaient pour dire que les gens vivent très mal dans ces prisons », a-t-il déploré.
Face à cette situation dramatique qui n’honore pas l’administration pénitentiaire de cette localité, les proches de ces victimes sont en mesure de traduire l’État en justice, estime ce défenseur des droits de l’homme.
« Les parents de ces victimes sont en droit de saisir la justice pour demander la condamnation de l’État parce que quelqu’un qui est sous main de justice, sa sécurité est de la responsabilité de l’État. Et si quelque chose lui arrive pendant ce temps là, c’est à la responsabilité de l’État et on se doit retourner contre l’État pour réparer tous les préjudices résultants de ces cas de morts », fait savoir cet avocat.
Afin d’éviter de tels drames dans les institutions pénitentiaires, le directeur exécutif de l’ONG « Même Droit pour Tous », propose :
« Il est important que véritablement les autorités prennent les taureaux par les cornes pour trouver un lieux de détention digne de nom et qu’on évite de garder les détenus pendant de longues périodes à la gendarmerie ou à la police. C’est contraire à nos lois et c’est une violation des textes régissant la détention préventive. Il faut arrêter de garder les détenus dans les gendarmeries. Les cellules qui servent de garde à vue, ne sont pas faites pour qu’on y amène des détenus qui sont en phase de jugement », martèle ce défenseur des droits de l’homme.
En cette période de canicule, Me Foromo Frédéric Loua invite les autorités à améliorer les conditions de détention des détenus dans les différentes maisons d’arrêt du pays.
Nagnouma Sanoh, pour lerenifleur224.com