Restriction de l’internet et brouillage des médias : ‘’je me demande qui a convaincu les autorités là…” S’insurge Diallo Souleymane
Le mouvement syndical guinéen a déclenché ce lundi 26 février 2024 une grève générale et illimitée sur toute l’étendue du territoire national. Ce mouvement réclame la libération de Sékou Jamal Pendessa, secrétaire général du Syndicat des Professionnels de la Presse de Guinée (SPPG), le respect de l’accord tripartite signé entre le syndicat, le patronat et le gouvernement, mais aussi la baisse des prix du panier de la ménagère dans les marchés.
Interrogé ce lundi, dans l’émission ‘’chez les brouillés’’ initié par les médias brouillés, le doyen Souleymane Diallo brise le silence, il estime se sent un peu orphelin
« On avait une avancée extraordinaire dans la région ouest-africaine, mais aujourd’hui nous reculons à grand pas, c’est ce qui me rend un peu orphelin. La liberté elle est naturelle, vous ne pouvez pas la combattre. Les journalistes sont toujours fautifs,ce sont des humains, il y’a une façon de les corriger. Les brouillages des ondes, ça m’a troublé. La première loi sur la liberté de la presse le 23 décembre 1991 n’avait pas accepté la censure préalable, c’était un grand acquis , on est parti de là, on est arrivé sur la libéralisation des ondes et aujourd’hui on les brouilles, on est descendu plus bas et nous l’acceptons. La loi L002 ne pouvait pas prévoir de tel mesure parcequ’elle a herité d’une loi qui était contre la censure préalable, donc c’est quelque chose qui nous tombe dessus comme ça. C’est une question de grande incompréhension entre le pouvoir actuel et les médias. J’ai entendu un ministre dire que l’Etat n’est pas contre la presse, l’Etat ne peut pas être contre la presse , en aucun cas les deux là ne peuvent s’opposer. On ne peut pas , ne pas avoir de citoyen libre, ils sont plus libres, quand ils sont informés. Moi je me demande qui a convaincu les autorités là , de s’engager sur cette voie qui n’aboutera jamais, elle n’aboutera pas, on va souffrir, la précédente à souffert aussi. Au lieu d’etre des vrais conseillers, ils deviennent des confidents du pouvoir et ça, c’est un problème. Le jour où ils joueront leurs roles de conseiller et écrire ce qu’il faut pour la République, on ira beaucoup en avant. Mais si vous êtes confidents, qu’il y’ est les patrons de côté , vous leurs souffler des choses, c’est ce qui marche, mais non ! Ça n’ira pas. » Revèle-t-il
Par ailleurs, il profite de cette occasion pour faire un plaidoyer à l’endroit de la Haute Autorité de la Communication (HAC)
« Un plaidoyer à l’endroit de la haute autorité de la communication (HAC), il faut que la HAC nous aide à survivre, quand je dis nous, y compris la HAC, parceque, le jour où les médias vont s’eteindre, il y’ aura plus de HAC. Vous êtes HAC aujourd’hui et vous êtes puissant aujourd’hui, c’est parcequ’il y’a la presse et vous avez du travail, mais si vos travailleurs mettent la clé sur la porte, vous devenez quoi ? Vous mettez la clé sur la porte aussi. C’est nous qui avons rédigés la loi L002, on avait pas prévu tout ce que la HAC fait, or il faut une loi, il faut appliquer une loi sur nous, nous pouvons être fautif, nous sommes des humains, corrigez nous mais en fonction des lois prévues en la matière. Si vous prenez la loi qui a condamnée Sékou Jamal Pendessa, lisez le, en tout cas, moi je n’ai rien compris, je ne sais pas c’est quelle loi, ou qu’elle chapitre ? » s’est interrogé Diallo Souleymane
Ousmane Baldé, pour lerenifleur224.com