Transition : « nous constatons avec amertume un certain retour de l’inquiétude chez la population guinéenne sur l’issue de cette transition. » affirme la REGUIREP



Communiqué de Presse de la REGUIREP Et OSC/S partenaires.

Nécessité d’un retour à l’ordre constitutionnel en République de Guinée à travers une transition entièrement apaisée et pleinement réussie dans la paix >>

La Rencontre Guinéenne pour les Élections Réussies dans la Paix (REGUIREP) décide de mobiliser l’ensemble des Organisations de la Société Civile et Syndicale Guinéenne (OSC/S-G), en faveur d’une transition démocratique et réussie dans la paix et la quiétude nationale. L’objectif est de, notamment, définir ensemble une feuille de route commune de ces OSC/S visant à la création d’un organe de pacification de la transition amorcée le 05 septembre 2021 à travers, entre autres, le monitoring de la violence liée à la transition électorale et l’observation des élections présidentielle et locales.

Alors que la prise du pouvoir par les militaires avait suscité de l’espoir pour la lutte contre la mauvaise gouvernance et la gabegie financière, ainsi que pour la restauration des droits et libertés des citoyens, nous constatons avec amertume un certain retour de l’inquiétude chez la population guinéenne sur l’issue de cette transition.

Cela est nourrit par les événements récents au sein des forces de défense et de sécurité ; les restrictions liées aux droits relatifs à la réunion, à la manifestation, à la détention, à l’information et à la communication ; mais également les dernières sorties des ambassadeurs de la France, de l’Allemagne et de l’Union Européenne confirmant cet état de fait, aussi l’arrestation de certains journalistes pour fait de manifestation pour dénoncer le musèlement de la presse.

Au regard de l’évolution actuelle de la situation, la nécessité d’un positionnement neutre entre le pouvoir de la transition et les partis politiques qui seront amenés à conquérir le pouvoir s’impose. Suite à l’élaboration d’un chronogramme pour un retour à l’ordre constitutionnel, force est de constater qu’à un an de son échéance, il existe peu d’indicateurs pouvant nous situer sur l’effectivité de son niveau d’exécution. Quel serait alors le chemin à suivre pour un retour apaisé et réussi, dans la paix et la quiétude à l’ordre constitutionnel ?

Voilà tout le questionnement à la base dudit communiqué de presse. La REGUIREP et Les OSCS/G partenaires se veulent plus que vigilantes sur l’impératif d’impartialité entre les franges de la population susmentionnées, mais également sur la nécessité du strict respect des droits et libertés fondamentaux, ainsi que sur la nécessité de l’organisation de l’ensemble des élections présidentielle et locales, afin de remettre le pouvoir aux civils. Ce qui implique un réel respect du chronogramme et son échéance de deux ans mais nous soutiendrons également toute possibilité de dialogues inclusifs pour que la République de Guinée soit au rendez-vous de décembre 2024, en bon cultivateur de la Paix. Nous affirmons hic et nunc que tout glissement de calendrier serait de nature à mettre en péril l’unité nationale, la paix (pour un des rares pays de la sous-région qui n’a jamais connu de conflit armé), à travers la résurgence de relents ethniques. De tout ce qui précède, nous en appelons alors dans une approche très solennelle, les forces de la Nation au sein de la Société Civile et Syndicale guinéenne, mais aussi toutes les forces démocratiques, à se mobiliser afin de créer une dynamique autour d’un idéal qui consiste à éviter tout échec, avec l’exigence d’un dialogue inclusif afin que cette transition soit entièrement apaisée et pleinement réussie dans la paix. Nous en appelons à la Communauté Internationale dont le rôle reste fondamental dans l’accompagnement des OSCS-G à travers le renforcement de leurs capacités d’actions opérationnelles, de rester du côté la population guinéenne. Enfin, dans un contexte où la sous-région ouest-africaine traverse une période de turbulence, les OSCS-G exhortent le peuple de Guinée à la vigilance et à la mobilisation pour la sauvegarde des acquis démocratiques, de quiétude et de paix chèrement obtenus.

Fait à Conakry le 22 janvier 2024