Reprise du procès du 28 septembre : les journalistes invités à s’identifier pour accéder à la salle d’audience (Entretien avec Abdoulaye Djibril Diallo)

Le président de la cellule de communication du procès était l’invité du journal de 20h 30 de la télévision nationale, la RTG. Abdoulaye Djibril Diallo a au cours de cet entretien exhorté les journalistes devant couvrir ce procès à bien vouloir s’identifier et surtout d’être compréhensifs envers les forces de sécurité déployées pour la sécurisation dudit procès qui se déroule au Tribunal de Dixinn délocalisé dans l’enceinte de la Cour d’Appel de Conakry.

Ce nouveau dispositif sécuritaire fait suite à la récente tentative d’évasion le 04 novembre dernier de plusieurs accusés en lien avec ce projet.

Lerenifleur224.com vous propose cet entretien d’Abdoulaye Djibril Diallo, président de la cellule de Communication du procès du 28 septembre 2009 avec la présentatrice Oumou Touré

Le procès reprend donc lundi prochain. Dites-nous, est-ce que les dispositions spécifiques sont prises pour la réussite de la couverture médiatique ?

Abdoulaye Djibril Diallo : Effectivement ! Vous savez que ce procès c’est 13 ans de souffrance des victimes. C’est pour cette raison que le président de la transition l’a placé sous le signe de la transparence de la lutte contre l’impunité. Alors cela veut dire que le rôle des médias reste prépondérant, ce que nous demandons aux médias c’est de renforcer le dispositif professionnel. C’est-à-dire, à partir de lundi comme toujours de venir avec les badges. Parce que nous avons distribué des badges. Donc nous leur demandons de faire recours à ces badges. Ensuite, ceux qui appartiennent à la presse internationale doivent prendre leur accréditation au niveau de la Haute Autorité de la Communication. Le rôle de la presse n’est pas à démontrer par rapport à un événement comme celui du procès des événements du 28 septembre 2009. Et c’est pour cette raison que nous demandons aux médias de s’astreindre à la discipline professionnelle et de respecter l’éthique et la déontologie et la responsabilité sociale du journaliste.

Nous sommes donc au treizième mois de la tenue de ce procès. Dites-nous, quelle leçon tirez-vous au niveau de la cellule de communication ?

Abdoulaye Djibril Diallo : Du point de vue de la couverture médiatique, c’est l’occasion de saluer la prouesse de la presse nationale et internationale parce que ce procès était appelé procès du siècle par la presse internationale et c’est pour la première fois qu’un procès aussi sensible, est couvert intégralement sans restriction. Et je pense que c’est le label Made in Guinea que nous avons voulu promouvoir au niveau de la cellule de communication du procès des événements du 28 septembre 2009. Nous avons interrogé les autres procès y compris les procès qui se tiennent à la CPI, on s’est rendu compte que les procès sont couverts là-bas avec un différé de quelques 30 minutes. Mais la Guinée vient de donner la leçon au monde entier qu’on peut couvrir un procès intégralement sans restriction au nom de la transparence sans pour autant qu’il y ait des gâchis. Et je pense que le mérite revient au président de la transition, revient au ministre de la justice qui ne ménage aucun effort pour accompagner la cellule de communication. Et la ministre de l’information et de la communication qui ne ménage aucun effort justement le renforcement des capacités des journalistes. Un bon journaliste c’est celui qui s’astreint à la discipline, de l’éthique, de la déontologie et de la responsabilité sociale.

Pour terminer, est-ce que vous avez un message particulier à lancer aux journalistes qui couvrent ce procès ?

Abdoulaye Djibril Diallo : Ce que nous demandons, c’est de renforcer le professionnalisme. Le journaliste doit se contenter des faits, des faits, rien que des faits. Vous ne pouvez pas commenter lorsque vous n’avez pas d’information. Cela signifie qu’il faut s’informer à la source, recouper avant de donner l’information. Parce que nous devons privilégier la consolidation, la paix, l’état de droit et la démocratie et nous pensons que nous pouvons compter sur la presse guinéenne et la presse internationale. Parce qu’aujourd’hui tous les regards sont rivés sur notre pays et chacun des acteurs est suivi. Que ce soit les journalistes, les magistrats, la sécurité. C’est la Guinée qui est regardée sur le plan mondial et chacun doit jouer sa partition comme cela est de règle dans la République. Dans la République chacun à son rôle.



Décryptage de Nagnouma Sanoh, pour lerenifleur224.com