La RDC fête le 63e anniversaire de son indépendance dans la «tristesse», selon le président Tshisekedi
La République démocratique du Congo (RDC) célèbre aujourd’hui sa 63e fête d’indépendance sans que ses autorités aient de contrôle sur une partie de son territoire occupée depuis un an par des rebelles du M23 portés par le Rwanda, selon les accusations des autorités, des Nations unies et de plusieurs chancelleries occidentales, mais démenties par Kigali. Dans son message officiel, cette nuit, le président Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis 2019, a rassuré ses compatriotes, même si sur le front militaire et diplomatique s’observe un statu quo.
« Notre intégrité territoriale est menacée par une force d’occupation étrangère ». Le mot « tristesse » est sorti de la bouche du président dans son discours d’une quinzaine de minutes diffusé peu avant minuit sur la télévision d’État. Félix Tshisekedi a pointé une fois de plus le Rwanda, un voisin qu’il qualifie de « belliqueux au nom d’intérêts obscurs et ignobles ». En plus, coupable d’une agression « vile et barbare ».
« Certains de nos compatriotes en ce moment précis à l’Est ne peuvent pas jouir de cette liberté que nous célébrons, car victimes de l’oppression de l’agresseur. Je tiens à leur exprimer toute notre compassion et à les assurer de notre détermination à œuvrer sans relâche pour leur libération certaine. »
Le chef d’État s’est félicité de la « montée en puissance » des forces de défense et de sécurité du pays et a encouragé son gouvernement « de continuer à maintenir cet effort pour que toute aventure belliqueuse sur la terre de nos ancêtres soit suicidaire pour quiconque la tenterait ».
À ce conflit armé doublé d’une crise humanitaire aiguë, s’ajoute l’inflation dans le pays. La monnaie nationale ne cesse de dévisser face au dollar avec comme conséquence la baisse du pouvoir d’achat. Tshisekedi a des coupables : entre autres, l’enlisement de la guerre en Ukraine, mais aussi la guerre dans l’Est qui a fait exploser les dépenses sécuritaires. Mais les perspectives à court et moyen termes, assure-t-il, « demeurent favorables et stables ».
Malgré les inquiétudes de la société civile sur le retard dans le décaissement des fonds pour l’organisation des élections, le président tient toujours à la présidentielle couplée aux législatives, le 20 décembre 2023. « En dépit de différentes contraintes, j’invite instamment la Ceni à poursuivre courageusement et sans relâche les efforts en cours en vue du respect des délais constitutionnels dans l’organisation rigoureuse de différents scrutins conformément aux standards internationaux. »
Le président Tshisekedi a insisté pour des élections « transparentes et crédibles », même si lui-même est accusé de faire la sourde oreille aux revendications de l’opposition et de tenter un passage en force.
Source : RFI