Grève générale et illimitée des gardes pénitentiaires :   ”On ne grève pas, mais on demande nos droits et le droit s’arrache”. Lâche le porte-parole

Nous vous l’annoncions précédemment, ce mercredi, l’accès à la maison centrale de Conakry était bouclé par les gardes pénitentiaires en colère contre l’Etat guinéen qu’ils accusent d’être la cause de leur situation déplorable depuis plusieurs années.

En colères, ils revendiquent l’application d’un accord depuis le mois de juin de l’année dernière qui est :

01 La finalisation des démarches pour l’acquisition des moyens logistiques pour les établissements pénitentiaires ;

02 L’engagement des 135 bénévoles à la fonction publique ;

03 L’augmentation de 500 000 GNF sur le salaire de chaque agent en guise de compensation du ravitaillement en riz ;

04 Le démarrage de la formation commune de base de 262 agents dès que possible ;

05 L’attribution de grades à l’ensemble du personnel à la fin de la formation commune de base des 262 gardes pénitentiaires ;

06 La signature de l’arrêté conjoint accordant des primes et indemnités conformément au statut particulier du personnel pénitentiaire.

Cet accord dont le chef de cabinet du département de la justice Lancinet Keita au moment de la conclusion était signataire. Aujourd’hui, le porte-parole des gardes pénitentiaires, déplore qu’en date seulement quelques points de cette plate-forme revendicative ont été prise en compte

« Si aujourd’hui, le ministre de la justice et des droits de l’Homme me dit que cet accord n’a pas de valeur, que les anciens ministres nous ont trompé. Pour nous, l’administration est une continuité en plus que cette commission ne doit pas exister, pourtant, c’est bien cette commission qui a pris ce corps (Gardes Pénitentiaires ndlr) dans la boue de 2000 jusqu’à ce jour ce, après 10 ans de travail. En 2009, nous avons déclenché une grève de 40 jours, c’est suite à cela que nous avions été immatriculés. Tout cela grâce à l’appui de cette commission. Et si aujourd’hui, cette commission est bafouée, on montrera à l’opinion nationale et internationale que chaque groupement a une organisation interne. Nous sommes paramilitaires, on ne grève pas, mais on demande nos droits et le droit s’arrache. Nous sommes là jusqu’à la satisfaction totale de ces points énumérés » a lancé le Sous-lieutenant Mamady 2 Camara, président de la commission de suivi et de discipline.

A en croire l’actuel régisseur de la prison civile de Guéckédou et porte-parole de grévistes, la grève est générale et indéterminée jusqu’à la satisfaction. Ce mouvement de grève a eu un impact négatif sur le déroulement du procès du 28 septembre qui devait en principe démarrer ce mercredi après deux (2) semaines de pause à la suite du mot d’ordre de débrayage des avocats de la partie civile. Pour permettre à ce que l’audience se tienne ce jour, les Procureurs de la République des différents tribunaux d’instance de la capitale qui ont été dépêchés, probablement par leur hiérarchie, à la maison centrale de Conakry pour tenter une médiation afin de permettre aux prévenus d’être à la barre, mais c’était sans compter sur la détermination des grévistes

« Vous-même, vous aviez constaté la détermination de mes pairs, ceci n’est pas possible » a laconiquement réagit Mamady 2 Camara.

Ce qui laisse encore une autre porte ouverte face à la tenue correcte du procès du 28 septembre qui va encore sans doute connaître un arrêt inattendu pendant plusieurs jours.

A noter qu’en plus de toutes ses revendications, ces gardes pénitentiaires exigent également la libération de leurs camarades incarcérés accusés dans les multiples cas d’évasion qu’on enregistrés les maisons carcérales à Conakry ainsi qu’à l’intérieur du pays. Pour eux, ceux-ci ne sont nullement fautifs de ces faits et amputent la responsabilité de ces cas d’évasions par faute de prisons adéquates. 135 stagiaires pour l’heure qui sont concernés par ce mot d’ordre de grève et le mouvement s’étend sur toute l’étendue du territoire national.

Rama Fils, depuis la maison centrale de Conakry, pour lerenifleur224.com