CNT / Débat d’orientation constitutionnel : La nouvelle constitution doit nécessairement harmoniser le principe de la laïcité en l’adaptant à nos valeurs et à nos mœurs. (HCIG)
Après plusieurs autres entités sociopolitiques du pays qui ont fait des suggestions sur leur désir de ce que doit être la future institution du pays, ce mardi 30 mai 2023 était le tour des leaders religieux de s’atteler au même exercice devant les conseillers nationaux dirigé par Dr Dansa Kourouma.
Portant la voix du Haut Conseil Islamique de Guinée, Elhadj Mansour Fadiga, imam ratib de la mosquée de Nongo a fait des propositions dans le débat d’orientation constitutionnel. Dans son exposé, le religieux a indiqué que la préoccupation dans le cadre de l’élaboration de la nouvelle constitution s’articule autour des problématiques ci-après :
1. Quel regard donnerait-elle à la pratique de la religion et aux religieux dans notre société en perpétuelle mutation
2. Quelles sont les préoccupations des religieux vis-à-vis de ce débat d’orientation constitutionnelle ?
3. Et que peuvent-ils apporter en termes de propositions ?
A cet égard, Vu que les libertés et droits fondamentaux sont reconnus par la loi, et leur exercice est garanti aux citoyens dans les conditions et les formes prévues par la loi en ayant pris en compte le respect de cultes, de symboles, d’adorations, de lieux et d’organes.
Vu la sensibilité des questions relatives à la religion et à ses symboles.
Nous vous prions honorables de bien vouloir prêter votre attention aux recommandations ci-après :
1. Libertés et droits fondamentaux
La liberté d’expression ne doit s’attaquer en aucun cas aux principes religieux les plus fondamentaux et sacrés.
La nouvelle constitution doit nécessairement harmoniser le principe de la laïcité en l’adaptant à nos valeurs et à nos mœurs.
Les sources et les références de la constitution doivent être issues de nos coutumes, nos mœurs ou d’autres fondements juridiques adaptés à nos valeurs.
2. Protection des cultes, des mœurs et des coutumes
Toute atteinte à la foi, aux rites, à la croyance religieuse, aux symboles, aux signes, aux livres sacrés et tous autres fondamentaux de culte et entrave au libre exercice des cultes, des mosquées et des églises doivent être punies par la constitution.
– Les érudits sont les seuls habilités à se prononcer sur les grandes questions religieuses ou les évènements religieux qui doivent être scrutés selon les préceptes du culte. Personne d’autre n’a le droit de s’y prononcer sans avis des Oulémas ou des évêques.
La constitution doit interdire la promulgation de lois contraires aux constantes religieuses.
Le mariage entre homme et femme constitue le seul fondement naturel de la vie en Guinée.
La reconnaissance des actes de mariage établis dans les mosquées et églises et la méthode religieuse de partage de l’héritage.
Le choix du mode vestimentaire décent est un droit. Personne ne doit être stigmatisée pour avoir pratiquer les recommandations de sa religion dans l’espace public (administration, entreprise, école, université…)
3. Promotion de l’Education civique et éthique des citoyens
– L’éducation doit tenir compte des réalités culturelles, cultuelles et traditionnelles.
– Le Conseil propose que les cours d’éducation civique et morale (ECM) soient tirés de nos valeurs, nos coutumes, et nos mœurs.
– l’Education primaire doit etre gratuite et obligatoire pour tous les enfants.
– L’Etat doit officialiser les langues nationales et leur enseignement dans le système éducatif.
4. Institutions républicaines
– La nouvelle constitution doit prévoir une juridiction en charge de juger le Président de la République, les Ministres et les présidents des institutions républicaines pour des infractions commises dans l’exercice de leurs fonctions; – La limitation du mandat présidentiel à cinq ans (5) renouvelable une seule fois;
L’interdiction des révisions constitutionnelles qui ont pour seul but de contourner les dispositions intangibles ;
L’établissement d’échéance fixe pour les calendriers électoraux en République de Guinée et exiger son respect ;
5. Pouvoir exécutif
– Les Présidents des institutions Républicaines doivent être élus par les membres en leur sein. (Cour constitutionnelle, haute cour de justice, Cour suprême, cour des comptes…).
La limitation des domaines du pouvoir règlementaire du Chef de l’Etat.
6. Assemblée Nationale
– Augmentation du nombre de députés en fonction de l’importance démographique des circonscriptions électorales; Répartition de l’assemblée à deux chambres, une chambre haute et une chambre basse. La première chambre représentée par les personnalités désignées suivant les services rendus à la nation, les religieux et les notabilités. Et la chambre basse, composée des élus. – Fixation d’un quota important pour les femmes à toutes les instances de décision.
7. Organisation des élections
Mise en place d’une institution technique indépendante de gestion des élections en Guinée.
8. Prestation de serment sur les livres saints
Rendre obligatoire la prestation de serment sur les livres saints et la limiter au Chef de l’État, les ministres et les présidents des institutions républicaines.
9. Paix et cohésion nationale
Prendre en compte des mesures préventives pour lutter contre toute forme de marginalisation et de repli identitaire. Interdire l’instrumentalisation de la Justice et la politisation de l’Administration publique.
Eriger le Secrétariat Général des Affaires Religieuses en Ministère, vu son importance dans la gouvernance et le recadrage religieux.
10. Institutionnalisation du conseil de cultes
La création et l’institutionnalisation du Haut Conseil Inter- Religieux indépendant et apolitique. Cette institution qui sera composée de deux instances: la première s’occupera des questions islamiques et la seconde s’occupera des questions chrétiennes.
11. Equité dans la subvention
S’attachant au principe d’éthique et d’équité, la répartition des subventions ou dons de l’Etat doit se faire en tenant compte du quota de la représentativité en nombre pour chaque confession religieuse.
12. Protection de l’environnement
La promotion du reboisement en réinstaurant la loi Fria de 1977, soit une obligation pour tout nouveau couple, et à l’occasion de chaque baptême de planter un arbre » a rendu public Mansour FADIGA Membre du Bureau Exécutif du Haut Conseil Islamique de Guinée.
Rama Fils, pour lerenifleur224.com