Du football à la politique, la Guinée hantée par le démon de la crise ! (Edito-Mognouma)

Du feu partout ! Plutôt des crises partout en Guinée, au risque de devenir génétique. Elle découle d’une très grande crise de confiance. On semble toucher le fonds partout.

Au-delà de l’adversité, il se dessine une inimitié répugnante. Du football à la politique, c’est, sans doute, la même réalité. Personne ne fait confiance à l’autre. De part et d’autre, tous hantés par le démon de la crise.

Le chemin de croix se poursuit dans le football. En milieu de semaine dernière, les acteurs de ce sport roi, plutôt la majorité des membres statutaires, réunis au sein du groupe des 47, ont rejeté le choix de la FIFA qui a reconduit les membres du CONOR pour un autre mandat de sept mois.

Si on peut bien continuer à s’interroger sur le bien-fondé de cette autre reconduction après l’échec de l’équipe sortante, de réussir le retour à un ordre normal, ce, conformément à la mission, à elle assignée, cependant, la réaction de ces acteurs, qui s’apparente à une défiance vis-à-vis de l’institution FIFA, est symptomatique de la crise de confiance qui couve dans le pays.

La méthode n’est pas nouvelle, mais dans le football, face aux mêmes acteurs, elle se heurte toujours à un obstacle rédhibitoire à sa réussite.

C’est justement à se demander, pour cette énième fois, de quels moyens disposent les contestataires de Mariame Sy et ses collègues, pour parvenir à leur fin, quand on sait, a-t-on appris, que la décision de la FIFA, est unilatérale et par conséquent s’impose à tous?

C’est alors bienvenu à l’embrouillamini qui a caractérisé le football guinéen, ces dernières années, avec la guerre des nerfs et des émotions.

En politique, l’instant dit tout de l’intention. Les acteurs qui ont fait semblant de se faire confiance, dans le cadre d’une énième négociation, décident de s’affronter en fin.

Pour l’heure, et cela est plausible, mais pas improbable, il n’y a aucune alternative au rapport de force. Cette autre main tendue du Premier ministre, n’aura aucun effet dissuasif à cause de la crise de confiance qui est génétique dans le pays.

« Cela découle de l’attitude des autorités, depuis bien longtemps, qui ne respectent pas leurs engagements, ou font tourner en bourrique leurs interlocuteurs », a analysé un politologue.

Vrai ou faux, difficile de déduire quelque chose des négociations en cours. Il est évident, qu’au nom d’une hypothétique interférence, le gouvernement ne semble pas vouloir céder sur les points relatifs aux dossiers judiciaires.

Et pourtant, ce qui est possible quand il n’y a pas d’alternative à la stabilité et à la quiétude sociale, sans pour autant sérieusement transgresser les normes d’une indépendance de la justice, c’est de demander au procureur qui poursuit et dont les décisions sont dictées par l’exécutif, de s’abstenir de toute voie de recours en faveur des prévenus sous contrôle judiciaire et en prison , à qui, la liberté a été concédée.

En attendant, qu’on sache raison gardée, les manifs annoncées par l’opposition au pouvoir militaire, seront déterminantes. Le défi pour les organisateurs en vue d’avoir le lead des futures négociations, c’est de réussir à faire déménager la violence de son nid qui est l’axe, pour l’autoroute et ailleurs. Ce qui est, dans le contexte actuel, difficile, mais pas impossible.

 

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