Une nouvelle fait grand bruit à Kissidougou depuis 24 heures. Un jeune patient d’une vingtaine d’années serait mort sur un banc, sans assistance médicale, alors qu’il attendait son médecin traitant au service de médecine générale de l’hôpital préfectoral de Kissidougou.
Selon un témoin présent sur les lieux, le patient, malgré son état préoccupant, n’aurait reçu aucune attention jusqu’à son dernier souffle.
Un citoyen ayant assisté à la scène a tenu à dénoncer, sous anonymat, ce qu’il considère comme un manquement grave au devoir des soignants.
« Ce matin, je me suis rendu à l’hôpital avec mon enfant malade. J’ai vu ce patient qui souffrait énormément, accompagné de son frère jumeau. Lorsque j’ai demandé si le médecin était informé, son frère m’a répondu qu’il leur avait simplement dit d’attendre. J’ai insisté pour qu’il retourne voir le médecin. Ce dernier lui a tendu le carnet et lui a demandé de partir s’il était pressé. »
Le témoin poursuit :
« Le malade a alors demandé à son frère d’aller lui acheter de la nourriture. Entre-temps, un médecin venant de la pédiatrie a remarqué la situation et a convaincu ses collègues d’intervenir. Malheureusement, il était trop tard. Le patient est décédé devant tout le monde, juste avant d’être pris en charge. Ce qui m’a révolté, c’est que les médecins ne s’étaient pas occupés du malade, mais étaient immédiatement disponibles pour transporter son corps à la morgue. »
Accusé de négligence, le médecin généraliste, Dr André Léno, rejette ces allégations et présente une version différente des faits
« Ce matin, ce patient est bien venu avec son frère jumeau. Il était couché sur un banc dehors. Mon collègue de la pédiatrie m’a signalé l’urgence, et je suis immédiatement sorti. Le patient était assis, mais son frère était absent. Comme je connaissais son dossier, j’ai rédigé les instructions nécessaires dans son carnet et ordonné son transfert au pavillon. Malheureusement, il a fait une crise durant le trajet et est décédé. »
Le medecin insiste sur son engagement professionnel
« Après 20 ans d’expérience, je sais qu’un cas d’urgence est toujours prioritaire. Si nous sommes là, c’est pour soigner les malades. »
Ce drame met en lumière des tensions entre les patients et les professionnels de santé, ainsi que la question cruciale de la prise en charge des urgences dans les établissements hospitaliers du pays.
De Kankan, Kadija Kolou Condé pour Lerenifleur224.com