Démolition du site Belvédère : Les organisateurs du Festival de Lafidi dénoncent un scandale et annoncent des poursuites
Les organisateurs du Festival de Lafidi, qui se tenait sur le site de loisir Belvédère, ont fait face à la presse ce lundi 17 février pour dresser le bilan des pertes occasionnées par la démolition du site par les autorités. Cette destruction est survenue alors que le festival devait prendre fin le même jour, empêchant ainsi son déroulement jusqu’à son terme.
Le coordinateur du festival, Mohamed Foté Kallé, a exprimé son indignation face aux conséquences désastreuses de cette démolition.
« Le budget du festival est connu de tous : plus d’un milliard de francs. Nous avons travaillé pendant plus d’une année pour sa préparation. » Il a ensuite énuméré les pertes enregistrées
« Il y avait 30 stands de Lafidi, où chaque vendeuse préparait au minimum 40 kg de riz par jour. De plus, 20 stands proposaient des boissons locales, des milliers de bouteilles ont été emportées. Quinze stands d’exposition avaient été installés pour promouvoir notre contenu local et donner une chance aux entreprises locales d’exposer leurs produits. Même nos partenaires disposaient d’une dizaine de stands. Malheureusement, tout a été détruit. »
Il a également déploré la perte de la décoration du site, qui était une grande première et avait suscité l’enthousiasme des festivaliers. « Tout a été anéanti, les dégâts sont inestimables », a-t-il regretté.
Par ailleurs, Mohamed Foté Kallé a révélé que plusieurs biens de valeur appartenant aux partenaires du festival avaient été volés lors de la démolition.
« Nos travailleurs, une cinquantaine de personnes, n’ont toujours pas reçu leur rémunération. Il était convenu qu’ils soient payés à la fin du festival, puisque l’entrée était gratuite. Malheureusement, cette situation a tout bouleversé », a-t-il ajouté.
Il a aussi tenu à démentir les rumeurs selon lesquelles les organisateurs auraient été dédommagés par les autorités.
« Certains affirment que nous avons reçu un remboursement. C’est faux ! Aucune autorité ne nous a contactés pour un quelconque dédommagement. Ces fausses informations ont suscité des tensions avec les vendeuses, qui nous menacent d’actions en justice si elles ne reçoivent pas une compensation », a-t-il expliqué. Il a aussi confié avoir été si bouleversé par les événements qu’il a eu un accident de voiture, causant d’importants dégâts matériels.
Face à cette situation, la Commission d’organisation entend saisir la justice. Dioumessy Seinkoun, superviseur général du festival, a pointé du doigt l’opacité entourant le bail du site.
« Le terrain appartient à l’État. Il existait un contrat de bail entre l’État et un opérateur tunisien, mais ce dernier est aujourd’hui introuvable. Nous avons pourtant réglé toutes nos obligations financières à son égard, mais il ne nous a jamais fourni toutes les informations sur la situation juridique du site. Tout semble avoir été prémédité. Même ses propres employés affirment qu’ils ne sont plus payés depuis longtemps », a-t-il déclaré.
Estimant avoir été trompée, la Commission d’organisation exige que la lumière soit faite sur cette affaire.
« Nous allons porter plainte contre cet opérateur disparu afin que la justice établisse les responsabilités et que justice soit rendue », a conclu Dioumessy Seinkoun.
Au-delà des démêlés judiciaires, les organisateurs lancent un appel pressant au peuple guinéen pour soutenir le projet culinaire du Lafidi. Ils espèrent que ce plat traditionnel soit un jour reconnu comme patrimoine historique par l’UNESCO. Déterminés à surmonter cette épreuve, ils réaffirment leur engagement à promouvoir l’identité culinaire guinéenne et à faire du Festival de Lafidi un rendez-vous incontournable.
Bountou Sylla, pour lerenifleur224.com