Fonction publique : Bah Oury lance une formation civilo-militaire désormais obligatoire pour y intégrer

Le gouvernement guinéen a lancé, ce lundi 6 janvier 2025, un programme inédit destiné aux nouveaux fonctionnaires admis à la fonction publique. Lors d’une cérémonie officielle, 2 000 agents récemment recrutés ont été répartis dans différents camps militaires du pays pour entamer une formation probatoire de 12 mois, conformément à la loi portant statut général des agents de l’État.

 

 

Cette formation civilo-militaire vise à inculquer aux nouveaux fonctionnaires les valeurs républicaines, à renforcer leur adaptabilité dans leur futur environnement de travail et à leur permettre de développer un fort sentiment d’appartenance à la fonction publique guinéenne. Elle s’inscrit également dans une volonté de familiariser les agents avec les règles d’éthique et de déontologie qui doivent guider leur mission au service de l’État.

Le ministre du Travail et de la Fonction publique, Faya François Bourouno, a souligné l’importance de cette initiative pour moderniser et professionnaliser l’administration publique

 

 

« Ce moment est plus qu’un événement : il est une déclaration de notre engagement collectif à transformer en profondeur notre administration publique. Chers jeunes fonctionnaires, vous êtes les fers de lance d’une ère nouvelle, appelés à incarner une modernité fondée sur la compétence, les valeurs civiques et morales, et un amour profond pour notre patrie. Vous portez la responsabilité de réaliser la vision d’une Guinée prospère et unie. »

Le ministre de la Défense nationale, Aboubacar Sidiki Camara, a également pris la parole pour rappeler le rôle stratégique de cette formation, qui transforme les nouveaux fonctionnaires en une réserve militaire mobilisable

 

 

 

« Après cette formation, vous devenez des fonctionnaires, mais également des réservistes jusqu’à l’âge de 55 ans. Vous êtes mobilisables pour la défense de la patrie et la préservation des valeurs républicaines. »

Le Premier ministre Amadou Oury Bah a quant à lui mis l’accent sur l’objectif de lutte contre les dysfonctionnements chroniques de l’administration guinéenne

 

 

« La corruption et le gaspillage des ressources publiques sont des fléaux qui ont profondément affecté notre société administrative. Ce programme de formation vise à changer les mentalités et à répondre aux attentes croissantes de notre société, désormais mieux informée et plus exigeante. »

Avec cette réforme, le gouvernement guinéen fait le choix audacieux de lier professionnalisme, éthique et défense nationale. Cette formation obligatoire marque un tournant pour l’administration publique, tout en consolidant le lien entre civils et militaires.

 

 

Reste à voir si cette initiative tiendra ses promesses et si elle parviendra à redonner confiance à une population souvent déçue par la gestion publique.

 

 

Par Mimi Bangoura, pour lerenifleur224.com