Cellou Dalein Diallo dénonce une transition militaire au mépris des droits humains : « Mamadi Doumbouya ne se retient plus » 

Dans une adresse solennelle à la nation publiée sur sa page Facebook ce 31 décembre 2024, à l’occasion du passage à la nouvelle année, Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) et principal opposant au régime militaire en place, a livré un discours virulent à l’encontre du chef de la junte, Mamadi Doumbouya.

S’exprimant avec gravité, Cellou Dalein Diallo a dénoncé « le viol constant de la morale, le mépris de la vie humaine » et une gouvernance marquée par « la terreur au grand jour ». Il accuse le colonel Doumbouya, arrivé au pouvoir après un coup d’État en 2021, d’avoir trahi ses engagements initiaux. « Cet officier que nous avions applaudi pour nous avoir promis une transition brève et respectueuse des droits humains et des libertés fondamentales est devenu l’homme du parjure et du renouvellement », a-t-il affirmé.

Cellou Dalein Diallo a rappelé les promesses non tenues de la junte, notamment le respect d’un chronogramme de transition, l’organisation d’élections transparentes, et l’engagement de ne pas briguer le pouvoir au terme de cette période transitoire. « Aujourd’hui, il foule du pied la charte de la transition. Il trahit sa parole donnée. Il renie son serment défunt », a-t-il martelé, accusant le colonel Doumbouya de chercher à conserver le pouvoir par « la force et la ruse ».

L’opposant a également dressé un bilan sombre de la transition en cours, évoquant des violations flagrantes des droits humains  « l’assassinat impuni de plus de 60 manifestants, les disparitions forcées, la mort suspecte en détention de plusieurs personnalités civiles et militaires ». Selon lui, ces actes marquent la faillite morale et politique du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD).

Soulignant que le mandat de la transition expirait le 31 décembre 2024, Cellou Dalein Diallo a déclaré sans ambiguïté

« Nous ne reconnaîtrons plus aucune légitimité au CNRD après aujourd’hui ». Il a appelé les Guinéens et la communauté internationale à prendre leurs responsabilités pour « mettre un terme définitif à cette transition militaire ».

 

Ce discours, marqué par une fermeté inédite, pourrait relancer les tensions politiques en Guinée, où les aspirations démocratiques restent entravées par une instabilité persistante et un climat de répression. Alors que le pays entre en 2025, la question de l’avenir politique et institutionnel de la Guinée demeure plus incertaine que jamais.

 

Par Rama Fils, pour lerenifleur224.com