L’UFR interpelle les autorités de la transition sur la tenue des engagements démocratiques

Ce samedi 21 décembre 2024, le parti politique de l’Union des Forces Républicaines (UFR) a tenu son assemblée générale hebdomadaire à Conakry. Comme à l’accoutumée, les responsables du parti dirigé par Sidya Touré ont passé en revue les principales actualités nationales. Parmi les sujets débattus figurait la situation incertaine concernant le respect des engagements de la transition, alors que l’échéance du 31 décembre 2024 approche à grands pas sans qu’aucun signal clair ne laisse présager un transfert du pouvoir à un civil démocratiquement élu.

Lors de son intervention, Mouctar Kalissa, secrétaire national de la jeunesse de l’UFR, n’a pas mâché ses mots. Il a critiqué ce qu’il considère comme des similitudes troublantes entre les pratiques actuelles des autorités du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) et celles du régime précédent d’Alpha Condé.

« Nous savons que lorsque Alpha Condé voulait s’accrocher au pouvoir pour un troisième mandat, ils avaient fomenté une épidémie pour justifier des mesures restrictives qui maintenaient les populations sous contrôle. Aujourd’hui, nous nous posons la question : le CNRD pourrait-il reproduire une telle manœuvre en invoquant une crise sanitaire ou sécuritaire pour imposer leur agenda ? », a-t-il déclaré.

Il a également évoqué la circulation inhabituelle de blindés dans les rues de Conakry ces derniers jours, suggérant que cela pourrait être un prélude à l’instauration d’un état de siège.

« Nous devons alerter la population. Ces mouvements militaires sont inquiétants. Est-ce que d’ici le 28 décembre, Conakry ne sera pas envahie par des soldats pour empêcher tout rassemblement ou imposer des restrictions, voire un état de siège, afin de retarder la transition ? » a-t-il averti.

Malgré ces inquiétudes, les responsables de l’UFR ont réaffirmé leur engagement à défendre les intérêts du peuple guinéen et à exiger le respect des promesses de la transition. Ils ont adressé un message clair au président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya, en l’appelant à honorer ses engagements envers la nation.

« Nous ne sommes pas intimidés », a martelé un membre du parti.

« Nous disons au général Mamadi Doumbouya de respecter la charte de la transition. Il ne doit pas trahir le peuple de Guinée ni renier son serment, car un soldat doit avant tout respecter sa parole. »

Alors que la date butoir du 31 décembre 2024 approche, l’UFR se pose en vigie de la démocratie et de l’État de droit en Guinée. Les semaines à venir seront décisives pour déterminer si la transition politique actuelle tiendra ses promesses ou si le pays s’enfoncera davantage dans l’incertitude. Une chose est sûre : l’opposition et la société civile guinéennes ne comptent pas rester silencieuses face à toute tentative de détournement du processus démocratique.

 

 

Par Morikè Kaba, pour lerenifleur224.com