Mamou : réactions vives face à l’installation des nouveaux présidents de quartiers et à la prolongation de la transition
Les acteurs sociopolitiques et de la société civile de Mamou se sont exprimés ce jeudi à la suite de l’installation des nouveaux présidents de conseils de quartiers. Plusieurs voix accusent la junte au pouvoir de chercher à prolonger indéfiniment la transition et à confisquer le pouvoir.
Le ministre porte-parole du gouvernement a récemment déclaré que la transition en Guinée ne prendrait pas fin en 2024, une déclaration qui a provoqué des réactions indignées, notamment celle de Mamadou Madjou Diallo, secrétaire fédéral de l’UFDG à Mamou. Il a exprimé sa déception face à ce qu’il perçoit comme un manque de cohérence et de responsabilité de la part des autorités
« Ousmane Gaoual Diallo pouvait être un responsable, mais son comportement ne reflète pas celui d’un responsable. […] Si aujourd’hui, c’est lui encore qui nous dit que cela n’est pas vrai, je pense que cela n’est pas responsable de sa part. C’est une grande déception. […] Le contrat qui lie la Guinée au CNRD […] est jusqu’au 31 décembre 2024. Si le CNRD ne respecte pas ses engagements, je pense que tous les Guinéens se lèveront pour revendiquer. »
D’autres acteurs de la société civile partagent cette inquiétude, comme Oury Sow, coordinateur régional de la Maison des Associations et ONG de Guinée (MAOG) à Mamou, qui estime que la prolongation de la transition était prévue dès le début :
« C’était prévisible, le CNRD avait déjà la volonté de faire glisser cette transition. Depuis le 5 septembre 2021, rien n’est fait pour le retour à l’ordre constitutionnel. Cela prouve à plus d’un titre que les autorités actuelles veulent confisquer le pouvoir. »
Les déclarations des autorités et l’installation des nouveaux présidents de quartiers à Mamou ravivent les tensions entre la junte et ses détracteurs. Tandis que la transition peine à convaincre, les attentes des citoyens et des acteurs locaux pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel restent vives. À mesure que 2024 approche, les interrogations sur la volonté réelle du CNRD d’honorer ses engagements se multiplient.
Par Alpha Keita, depuis Mamou, pour lerenifleur224.com