Carburant toxique et corruption : la société civile guinéenne à travers le (RENADE), saisit la justice suisse
La Société Civile Guinéenne, à travers le Réseau National des Acteurs du Développement Durable (RENADE), a franchi un nouveau cap dans sa lutte contre la corruption et les pratiques préjudiciables à la santé et à l’environnement. Une plainte pénale a été déposée les 7 octobre et 12 novembre 2024 auprès du Parquet Général de Genève contre le groupe Addax and Oryx Group (AOG), son fondateur Jean-Claude Gandur, ainsi que plusieurs complices présumés, pour des accusations graves incluant corruption, trafic d’influence, et livraison de carburant toxique en Guinée.
Cette action judiciaire fait suite à de multiples courriers de protestation adressés depuis août 2024 aux autorités suisses, y compris au Ministère des Affaires étrangères, au Ministère de la Justice et au Parquet de Genève. Ces correspondances dénonçaient des pratiques jugées illégales entourant la signature d’un contrat entre AOG et des parties guinéennes, ainsi que l’importation de carburant nocif pour la population et l’environnement. Face au silence d’AOG et de ses responsables, la Société Civile Guinéenne a jugé nécessaire d’interpeller la justice internationale.
Dans une réponse officielle datée du 25 septembre 2024, le Département fédéral des Affaires étrangères suisse a confirmé avoir pris connaissance des accusations. Cependant, conformément au principe de séparation des pouvoirs, il a précisé que l’administration fédérale ne pouvait s’exprimer davantage sur le dossier, tout en encourageant le recours aux voies juridiques disponibles.
Le Réseau National des Acteurs du Développement Durable (RENADE) affirme avoir rassemblé un faisceau de preuves solides contre les principaux mis en cause, notamment Jean-Claude Gandur, président du conseil d’administration d’AOG, et Moussa Diao, PDG d’Oryx Energies. Ces éléments, selon RENADE, démontreraient des actes de corruption, de favoritisme et de vente de carburant toxique qui affectent directement la santé publique, les budgets familiaux et l’écosystème guinéen.
RENADE appelle le Parquet Général de Genève à traiter ce dossier avec impartialité et transparence, tout en rappelant son engagement à combattre les pratiques de corruption en Guinée. Ce combat, selon le réseau, vise à protéger la population guinéenne des effets dévastateurs d’une gouvernance défaillante et de pratiques commerciales irresponsables.
Cette action judiciaire marque une étape décisive dans la lutte contre l’impunité des multinationales opérant en Afrique. Elle met également en lumière l’importance de la justice internationale dans la protection des droits des populations vulnérables. À Genève comme à Conakry, l’attente est grande : la vérité sur ces accusations pourrait être un tournant dans la quête de justice sociale et environnementale.
Par Rama Fils, pour lerenifleur224.com