Vulgarisation de l’Avant-projet de Nouvelle Constitution : « Ce n’est pas une constitution copiée-collée » insiste Dr Dansa Kourouma
Ce samedi 09 novembre 2024, le président du Conseil National de la Transition (CNT), Dr Dansa Kourouma, a présenté l’avant-projet de la nouvelle constitution à N’zérékoré, soulignant les caractéristiques spécifiques de ce texte qui se veut en phase avec les valeurs et traditions guinéennes.
Dr Dansa Kourouma a mis en avant les principes fondamentaux de cette nouvelle constitution, qui vise à renforcer la séparation des pouvoirs et à lutter contre des pratiques telles que l’homosexualité, en accord avec les croyances de la société guinéenne. « La constitution qui nous ressemble est une constitution qui prend en compte nos langues nationales », a-t-il précisé. Dans cette optique, tous les actes de l’État devront être traduits et expliqués en langues locales pour permettre une meilleure compréhension citoyenne. Le texte consacre également une place spéciale à la chefferie traditionnelle, élevant les patriarches en figures morales essentielles à la paix et à la cohésion sociale.
Dansa Kourouma a poursuivi en expliquant que cette constitution exclut toute faveur à l’homosexualité et aux mariages entre personnes de même sexe, en respect des valeurs islamiques et chrétiennes majoritaires dans le pays. « Ce n’est pas une constitution copiée-collée », a-t-il affirmé, précisant qu’elle vise à corriger les erreurs du passé pour empêcher toute tentative de confiscation du pouvoir par un président.
En matière de droits civiques, cette nouvelle constitution introduit des innovations majeures. Elle garantit la possibilité pour les citoyens de se présenter indépendamment aux élections, de la mairie jusqu’à la présidence de la République, sans affiliation à un parti politique. Elle accorde également un droit de pétition aux Guinéens pour exprimer leurs désaccords de manière pacifique. « Au lieu de descendre dans la rue pour brûler des pneus, vous faites une pétition », a souligné Dr Kourouma, indiquant que les autorités devront obligatoirement tenir compte de ces pétitions si un nombre suffisant de signatures est atteint.
Par ailleurs, la nouvelle constitution prévoit la création d’un Sénat, une première dans l’histoire de la Guinée, avec des sénateurs élus par les régions. Ces représentants défendront les intérêts culturels, économiques et politiques de leurs régions respectives, contribuant ainsi à enrayer le régionalisme. Les sénateurs seront également consultés pour les nominations de hauts fonctionnaires et ministres, renforçant ainsi le contrôle sur l’exécutif.
Enfin, la constitution propose l’institution d’une Cour Spéciale de Justice de la République, une juridiction qui pourra juger le président, les ministres et les membres du gouvernement en cas de trahison de la volonté populaire. « Cette institution va juger ceux qui cèdent nos ressources à des intérêts étrangers ou mal négociées, ce qui constitue une haute trahison », a précisé Dr Kourouma, au nom du général Mamadi Doumbouya.
La présentation de cet avant-projet marque un tournant dans la démarche de transition constitutionnelle en Guinée, avec une volonté affirmée de rapprocher les lois de la société et des valeurs locales.
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