Le 28 septembre 1958 : le jour où la Guinée a dit ‘’Non’’ à la France de Charles De Gaule (Rappel de l’histoire)
Le référendum constitutionnel français du 28 septembre 1958, proposé sous la présidence de la République de René Coty par le gouvernement dirigé par Charles de Gaulle dans le cadre de la crise de mai 1958, demande aux Français de ratifier le projet de Constitution proposé par ce dernier.
Confortée par plus des quatre cinquièmes des voix, la nouvelle constitution est promulguée le 4 octobre 1958. La Cinquième République est proclamée le jour suivant.
Dans les territoires d’outre-mer, le référendum vise également à la création de la Communauté française. La Guinée est la seule à rejeter la constitution et notamment son titre consacré à la Communauté, et proclame son indépendance dès le 2 octobre 1958.
Conformément à la loi constitutionnelle du 3 juin 1958, le projet de constitution est établi par le gouvernement sous l’égide du président du Conseil Charles de Gaulle et de Michel Debré. Il est ensuite soumis à l’avis du Comité consultatif constitutionnel, composé de membres du Parlement et de personnalités nommées par l’exécutif, et à l’avis du Conseil d’État. Le projet définitif est adopté en conseil des ministres le 3 septembre 1958, et présenté le lendemain par Charles de Gaulle sur la place de la République, à Paris avant sa mise à référendum, imposée par la loi constitutionnelle.
Avec le Niger, la Guinée était l’un des deux seuls territoires où le principal parti politique a fait campagne pour un vote « non » et a finalement été la seule colonie à rejeter la constitution et à opter pour l’indépendance. Le Parti démocratique de Guinée dirigé par Ahmed Sékou Touré, qui avait remporté tous les sièges sauf quatre lors de l’élection de l’Assemblée territoriale l’année précédente, a poussé au rejet de la constitution et, le 19 octobre, le parti a rompu ses liens avec le Rassemblement démocratique africain, dont les autres membres étaient favorables au maintien des liens avec la France.