Quand Sékou Jamal vous raconte cet horrible rêve qu’il dit avoir fait en 2020. Lisez plutôt
Il est bientôt 21h, et c’est mon jour de présentation.
Pendant que j’attendais les techniciens qui étaient sur les derniers réglages avant le journal, je fais un rêve sur le plateau de #Gangan_TV.
Dans ce rêve qui peut guider tout dirigeant se voulant éclairé pendant son règne, on partait à Kindia à bord d’un véhicule volé en mauvais état. Le départ de Conakry était bon et tout allait apparemment bien jusqu’à Coyah où nous avons effectué la prière du crépuscule avant de poursuivre la traversée pour la ville des agrumes. Le reste du trajet se fera donc la nuit sous une forte pluie accompagnée de violentes tempêtes sur une route à la fois zigzaguée et bordée de ravins.
C’est en ce moment de turbulence que notre chauffeur; robuste et grand de taille a pris le risque d’éteindre les phares de l’engin au système de freinage défaillant. Et pire encore, il met des lunettes noires et roule à tombo ouvert en se bouchant les oreilles à l’aide d’écouteurs assourdissants pour n’entendre que des chansons aux éloges du seul commandant à bord qu’il était. Ainsi, les cris de détresse de quelques rares passagers qui osaient désapprouver son attitude pour éviter le pire ne lui disaient absolument rien, pendant que la majorité des voyageurs est restée silencieuse par peur de subir la colère de ce conducteur au physique effrayant.
À quelques mètres d’un virage sur une colline glissante, un vif éclair traverse l’obscurité de cette folle nuit en une fraction de seconde. J’ai eu l’impression que le ciel s’est fendu au-dessus de nos têtes, nous exposant à toutes sortes d’objets caillouteux que l’ange gardien de l’enfer pouvait lâcher sur notre “Paradis”. Puis, s’ensuit un coup de tonnerre particulièrement retentissant.
Au même moment, un camion conduit on dirait par un apprenti de 16 ans venait à la descente dans le sens opposé. Apparemment en détresse, le poids lourd était sur le point de nous ravager pour plonger ensemble dans une profonde vallée pierreuse remplie d’eaux de torrent qui drainaient sur leur passage gros cailloux, troncs d’arbres arrachés, serpents venimeux et tout ce que vous pouvez imaginer comme danger.
Pris de panique, notre chauffeur qui est resté indifférent à nos cris d’alerte depuis le pont Kaka perd le contrôle du volant et le télescopage avec le gros porteur semble inévitable.
Jusque-là silencieux depuis le départ, un vieillard qui était assis derrière s’adressa au chauffeur en ces termes: « Puisque tout le monde t’a parlé tu n’as pas voulu écouter, on va tous sombrer…! C’est triste pour vous les jeunes car moi, j’ai déjà mes 82 ans. C’est largement suffisant pour le croyant que je suis ».
C’est cette voix de sagesse annonçant une triste fin pour nous les occupants du véhicule en détresse qui me réveilla de ma somnolence provoquée par une journée de travail acharné. Je sursaute, et me rends compte enfin que cet horrible spectacle n’était pas réel. Mais attention….! Il est plein sens pour les hommes dotés de sagesse.
Au fait, dans la conduite d’une nation moderne, les médias indépendants représentent les phares qui éclairent le chemin pour celui qui conduit aux destinées du pays. Quand ces médias sont fermés ou censurés, c’est comme si le Président était dans la même situation que notre chauffeur aux gaffes noires qui a voulu nous plonger dans un ravin sur la route de Kindia.
-Heureusement pour nous que c’était un simple rêve.
-Heureusement qu’il est encore possible de rectifier le tir pour essayer de limiter les dégâts déjà nombreux.
#Liberez_les_Médias
#Libérez_Foniké_et_Bilo
Sékou Jamal PENDESSA, journaliste