En RDC, tensions croissantes entre le ministre de la Justice, Constant Mutamba, et les magistrats regroupés au sein du Syndicat autonome des magistrats du Congo (Synamac). Ces derniers ne supportent plus les déclarations publiques du ministre, qu’ils accusent de populisme.
Le Synamac dénonce ce qu’il considère comme une tendance du ministre de la Justice à faire porter aux magistrats la responsabilité exclusive des dysfonctionnements de l’administration de la justice. De son côté, le ministre ne compte pas rester passif face à ces critiques et insiste sur les réformes courageuses qui doivent toucher aussi les corps des magistrats.
Félix Tshisekedi ne manque jamais une occasion de dénoncer la justice de son pays, qu’il décrit comme « malade ». À ses côtés, Constant Mutamba se positionne comme le médecin chargé de la guérir. Parmi les nombreux dysfonctionnements qu’il dénonce, les comportements de certains magistrats occupent une place centrale.
Pour y remédier, le ministre de la Justice de RDC a mis en place une commission nationale mixte. Celle-ci est chargée d’enquêter sur les pratiques mafieuses et les dérives judiciaires, en recueillant les témoignages et dénonciations liés aux affaires judiciaires et pénitentiaires.
Tous les maillons de la justice sont malades
Cependant, le Synamac réagit vivement en affirmant que la responsabilité de la dégradation du système judiciaire ne doit pas incomber uniquement aux magistrats. « Si la chaîne de la justice est malade, tous ses maillons le sont, y compris le ministre de la Justice », déclare le syndicat.
Malgré ces critiques, Constant Mutamba reste ferme. Il a lancé les « consultations populaires » chaque jeudi, offrant une tribune aux citoyens pour exprimer leurs doléances face aux inégalités judiciaires. Pour le Synamac, ces consultations ne sont rien d’autre qu’un exercice de populisme, où le ministre s’arroge tour à tour les rôles de juge et de procureur.
Réformer avec détermination
« Le chef de l’État nous a confié la mission de redresser notre justice et de restaurer son image », explique de son côté Constant Mutamba. Le ministre a également déposé des textes pour réformer la justice au bureau de l’Assemblée nationale. Il promet de poursuivre ces réformes avec détermination.
Avec rfi