Marché Cobayah : « Nous avons mis le domaine sous scellé jusqu’à ce que la Cour Suprême nous donne une réponse », Mory Condé

Après plusieurs jours de manifestation des femmes de Cobayah exprimant ainsi leur ferme volonté de ne pas céder leur marché à l’homme d’affaire Foulah Bah à la suite d’une décision de justice rendant ce dernier, l’unique propriétaire des lieux, le ministre de l’Urbanisme chargé de la Récupération des Domaines de l’État à reçu ce mercredi 8 mai 2024, les manifestantes.
Après plusieurs explications, Mory Condé decide de sceller le marché de Cobayah, jusqu’à ce que la Cour Suprême tranche sur cette affaire.

 

 

<< Depuis la semaine dernière, les femmes de Cobayah réclament cet espace dont un autre opérateur économique réclame aussi la propriété. Nous en tant qu’autorité en collaboration avec les autres services, nous avons invité les femmes pour savoir réellement la source du problème. Après avoir écouté les dames, nous nous sommes rendus compte que c’est en 2003 que le ministre de l’urbanisme d’alors avait décidé d’attribuer ce domaine à cet opérateur économique qui était déjà occupé par les riverains. En 2009 voulant jouir de ses droits sur sa propriété, il a intenté un procès contre ceux qui occupaient les lieux et un jugement a été rendu en faveur du monsieur. Le Procureur Général d’alors avait pris une demande de réquisition pour faire exécuter la décision de justice qui était en faveur de l’opérateur économique dont malheureusement l’exécution n’a jamais été effective sur le terrain.
En 2016, le ministre de l’urbanisme d’alors ayant constaté que le lieu était un bien public dans le temps avait pris une décision de le remettre dans le portefeuille de l’État, mais fort malheureusement cet arrêté n’avait pas été signifié aux juridictions compétentes qui avaient reçu les documents du monsieur qui clamait sa propriété sur le domaine.
En 2023, monsieur Foula Bah à saisi la juridiction afin que la justice puisse l’aider à travers les auxiliaires de la justice notamment la gendarmerie pour exécuter la décision qui a été rendue en sa faveur depuis 2010. Et ce qui a été fait par le Procureur Général Fallou Doumbouya, vous le savez juridiquement lorsqu’une décision est rendue, son exécution est obligatoire. Donc le Procureur a mis les auxiliaires en mouvement pour qu’elle (décision) soit rendue. Sauf que comme je le dis, la justice ne savait que l’État représenté par le ministère de l’urbanisme avait remis le domaine dans le portefeuille de l’État. Et le jugement qui avait été rendu, l’État n’était présent au procès. Donc  c’était entre l’opérateur économique et les citoyens du quartier Cobayah, et les autres riverains. Donc pour les habitants, l’endroit était déjà un bien public dont-ils peuvent jouir de leur droit>>, a-t-il expliqué avant de renchérir.

<< Aujourd’hui, nous avons écouté les dames comme je le dis à l’entame, elles nous ont apporté une copie de l’arrêté sur laquelle, elles fondent leurs arguments pour dire qu’elle ne doivent pas quitter.
Et de l’autre côté, nous avons reçu le document attestant que le domaine a été vendu à monsieur Bah. Nous avons demandé aux dames de rentrer, qu’on a adressé une lettre à la Cour Suprême en attendant qu’elle nous réponde, de rester calme. Ni monsieur Foula Bah ni les dames ne doivent user de son droit sur les lieux. Donc ce qui veut dire que nous avons mis le domaine sous scellé jusqu’à ce que la Cour Suprême nous donne une réponse>>, a fait savoir le ministre de l’Urbanisme chargé de la Récupération des Domaines de l’État.

L’autre bonne nouvelle pour ces femmes vendeuses du marché Cobayah, le Président de la transition a demandé au ministre Mory Condé de trouver un lieu où sera construit un marché pour soulager ces femmes.

 

 

 

Ousmane Baldé, pour lerenifleur224.com