Cuba: jusqu’à quinze ans de prison pour des personnes manifestant contre des coupures de courant

À Cuba, des peines allant jusqu’à quinze ans de prison ont été prononcées contre treize personnes qui avaient manifesté contre des coupures d’électricité prolongées en 2022 dans l’île, a affirmé, vendredi 26 avril, l’ONG de défense des droits humains Justicia 11J. Ce vendredi 26 avril, dix hommes et trois femmes, tous incarcérés, se sont vus notifier leurs condamnations, qui s’échelonnent de quatre à quinze ans de prison pour sédition, outrage, propagande ennemie et sabotage, notamment, selon une liste fournie à l’AFP par Justicia 11J, basée à Miami aux États-Unis. Toutes ces personnes étaient descendues dans la rue les 18 et 19 août 2022 pour réclamer de meilleures conditions de vie et la fin des coupures d’électricité prolongées – jusqu’à 18 heures – à Nuevitas (est), une ville située à plus de 600 km de La Havane.

Un appel encore possible

Elles ont été jugées en janvier 2024 par un tribunal de Camagüey, sous forte présence militaire et policière, avait rapporté à l’époque l’ONG Cubalex, également basée à Miami. « Mon fils va très mal », a déclaré par téléphone à l’AFP la mère d’un jeune homme de 23 ans condamné à dix ans de prison, et qui a requis l’anonymat. Cependant, selon Justicia 11J, les personnes condamnées peuvent encore faire appel de leur condamnation.

Coupures quotidiennes en 2022

La pénurie énergétique à Cuba avait connu l’une de ses années les plus difficiles en 2022, avec des coupures d’électricité quotidiennes dans l’ensemble de l’île. Les manifestations antigouvernementales comme celle qui ont eu lieu à Nuevitas en 2022 sont de plus en plus fréquentes à Cuba, malgré le risque d’arrestations et les sanctions sévères encourues par les manifestants. Des centaines de personnes avaient été arrêtées lors des manifestations historiques du 11 juillet 2021, et près de 500 ont été condamnées à des peines allant jusqu’à 25 ans de prison, selon les derniers chiffres officiels.