Requalification des  faits du Procès du 28 septembre 2009 : les avocats de la défense accusent la CPI d’ingérence 

Après le boycott de l’audience dernière par les avocats de la défense engagés dans le procès des événements du 28 septembre 2009, les différents conseils des accusés étaient face à la presse ce jeudi 4 avril 2024 pour apporter des précisions sur les raisons de leur boycott.

Selon ces avocats, l’arrivée du Procureur Adjoint de la CPI, serait l’élément déclencheur de cette décision. Car ils accusent la Cour Pénale Internationale, d’user de son influence pour la requalification des faits.

 

 

« Nous avions demandé et obtenu le sursis à statuer, pendant que nous étions dans l’attente, éventuellement d’une invitation à venir discuter des mérites de notre recours devant la Cour d’Appel de Conakry, nous avions été surpris, le lendemain même, le mardi 26 mars 2024 de voir la délégation du Procureur de la CPI débarquée à Conakry, on ne sait pour quelle raison. Coïncidence, le lendemain intervient une ordonnance qui rejette notre recours. Cette ordonnance n’est pas notifiée aux avocats de la défense, c’est un avis d’audience signé du chef de greffe que nous recevons, ignorant ce qu’on a fait de notre recours. Nous avions émis la réserve de nous présenter à l’audience si la Cour n’a pas encore tranché la contestation que nous avions porté devant elle. C’est donc par voie de presse et à travers le représentant du Procureur de la CPI que nous apprenons que notre demande aurait été rejetée», a fait savoir Me Pépé Antoine Lamah.

De son côté, Me Lanciné Sylla souligne que la CPI devrait s’abstenir d’intervenir dans certains dossiers.

 

 

« Dès lors que la République de Guinée ait déjà pris en charge cette affaire et le procès est entrain de suivre son cour normal, la CPI doit laisser la justice guinéenne évoluer en toute indépendance jusqu’à ce qu’elle entreprenne une décision. Mais, elle ne doit pas être là, à tout moment. Cela entraîne des suspicions, cela est de nature même à porter atteinte au principe de la subsidiarité. Tant que les juridictions guinéennes, n’ont pas fait preuve d’incapacité de conduire ce procès jusqu’à son terme, la CPI doit s’abstenir de faire des interventions intempestives, ça ne plaide pas en faveur de l’indépendance de notre justice », a-t-il déclaré.

A préciser, que ces avocats de la défense se sont engagés à participer à la prochaine audience au tribunal abritant le procès des événements du 28 septembre 2009.

 

 

Ousmane Baldé, pour lerenifleur224.com