C’est une affaire qui semble être préoccupante à écouter les ressortissants de Lainé à l’occasion d’une conférence de presse animée ce lundi 11 mars 2024 à la maison commune des journalistes. C’est une histoire entre agriculteurs et éleveurs venus des pays étrangers qui selon ces intervenants, a mal tourné suite au meurtre d’un citoyen de cette localité de Lola en Guinée-forestière par un bouvier après la réaction de ce dernier qui a vu son champ détruit par les Zébus.
Maître Michel Sonomou, avocat et membre du comité de crise, explique.
« Au cours de ces dénonciations, un bouvier s’est permis de tirer à bout portant sur un citoyen de Lainé. Donc on s’est rendu compte qu’ils sont armés. Cela a créé la tension, il a fallu l’intervention de certaines autorités religieuses. Il y a eu de l’accalmie mais le fait dévastateur est toujours là, la présence des bœufs qui ne sont pas dans des enclos. Il y a des bœufs proprement dit mais aussi des Zébus. Le samedi 13 janvier 2024, un renfort est venu non seulement de Lola mais aussi de N’Zérékoré avec 28 pick-ups et camions remplis de militaires lourdement armés. Et lorsqu’ils sont rentrés dans la ville où il y avait des biens, ils sont rentrés dans les maisons, prendre l’argent et arrêter les gens puis les embarquer dans les camions », a-t-il confié.
Poursuivant, il a expliqué quelques comportements de ces bouviers qui semblent être suspects d’après le constat des citoyens.
« Ces bouviers, certains citoyens m’ont dit qu’ils ont des comportements suspects. Un jour, un chasseur a trouvé un de ces bouviers sur la sim d’un arbre en train de téléphoner pendant près de 2 heures, la nuit. Dans le ressort de Lainé à 2 kilomètres, ils ont construit un campement où à partir de 18 heures c’est-à-dire la population riveraine personne n’a droit de passer là-bas. Vous construisez un campement, les gens qui vous ont reçu vous leur ont refusé l’accès à ce campement, qu’est-ce que vous faites dans ce campement ? et on dit qu’à partir de 18 heures personnes ne doit traverser là-bas », a-t-il laissé entendre.
Pour sa part, Me Daniel Haba aussi avocat a fustigé la démarche des autorités locales, qu’il accuse d’ailleurs de refuser de jouer leur rôle en contre parti, et qui par ailleurs, reçoivent des pots de vin des mains des bouviers.
« Lorsque des personnes tiers venues des autres États, envahissent un territoire de notre pays au vu et au su des autorités tant locales que nationales et qu’il n’ y ait pas des actions tendant à régler cette situation, il y a de quoi à s’inquiéter. Mais cet état de fait est entretenu par les autorités locales. Je veux citer le maire, le commandant de zone, le préfet, le chef du village, le gouverneur. Mais tout simplement vous savez pourquoi ? Parce que ceux-ci là ils ont des intérêts qu’ils profitent des mains de ces bouviers, si ce n’est pas des bœufs ou des Zébus qui les sont octroyés, c’est le prix de ces bœufs et Zébus qui leurs sont versés quotidiennement, mensuellement, hebdomadairement ou annuellement sur le prix du sacrifice et le sang de nos frères » accuse-t-il conclu.
Sans confirmer cet état de fait, les ressortissants de Lainé craignent que les agissements de ces bouviers ne soient en rapport avec les terroristes. Car ils viennent tous des pays touchés par le terrorisme tel que la Mali, le Burkina, le Niger…
À noter que l’ainé est une sous-préfecture de Lola dans la région de N’Zérékoré.
Mimi Bangoura, pour lerenifleur224.com