Ange Gabriel Haba sur la restriction des médias et les réseaux sociaux : ‘’ Lorsque la sécurité nationale est menacée, il faut associer l’ensemble des acteurs’’

Suite à la manifestation du syndicat des Professionnels de la Presse de Guinée (SPPG) accompagné par le FNDC et la MAOG, les réactions sont nombreuses. Pour le Conseil National des Organisations de la Société Civile Guinéenne (CNOSCG) les raisons des autorités de la transition ne sont pas à ignorer, Ange Gabriel Haba admet tout de même que ceux-ci n’ont pas suivi la bonne démarche civile.

« Le gouvernement a évoqué les raisons qu’on ne peut pas tout à fait ignorer. Quand on parle de la sécurité nationale, c’est une réalité. Mais ce qu’on reproche au gouvernement, c’est la méthode. La méthode n’est pas la bonne. Lorsque la sécurité nationale est menacée, il faut associer l’ensemble des acteurs pour les faire comprendre avant même de prendre certaines décisions. Ou après la prise de certaines décisions, il faut associer tous les acteurs, pour engager un dialogue avec eux, dans le cadre de les amener à adhérer à la dynamique. » Explique le secrétaire exécutif du CNOSCG.

Certes que le Conseil National des Organisations de la Société Civile Guinéenne regrette les restrictions imposées aux médias et sur les réseaux sociaux, son secrétaire exécutif estime que c’est le dialogue qui doit primer sur la situation

« Ce n’est pas une façon de s’opposer à la manifestation, mais je voudrais tout simplement rappeler qu’il faut qu’on passe par les dénonciations pour le moment, pour obliger le gouvernement à satisfaire ces droits les plus élémentaires. Nous, en tant que société civile, nous avons alerté le gouvernement, nous avons même adressé une lettre au Premier Ministre pour l’interpeller sur la situation actuelle du pays. Si le gouvernement pense qu’il y a des médias qui font enfreint à la loi, il faut les interpeller, les mettre face à leur responsabilité. » Précise-t-il

Ange Gabriel Haba pense tout de même que la manifestation n’est pas la meilleure option.

« Moi je pense que la manifestation n’est pas la bonne option, parce qu’en tant qu’acteur de paix, je crains les conséquences de la manifestation dans notre pays. Quand il y a des manifestations, il y a des violences, et quand il ya violence, parfois on assiste à des cas de morts. C’est ce que nous ne voulons pas. Il faut qu’ensemble on utilise la bonne méthode. Si le gouvernement n’a pas utilisé la bonne méthode, il ne faut pas que nous aussi nous mettons de la méthodologie. » Conseil Ange Gabriel Haba

A noter qu’à l’issue de la manifestation des hommes de médias ce jeudi 18 janvier 2023 à la maison de la Presse, une dizaine d’entre eux ont été interpellés par les gendarmes et placés en garde à vue. Selon un responsable du syndicat, ces journalistes seront traduits devant une juridiction demain vendredi pour être entendus sur les faits.

 

Mimi Bangoura, pour lerenifleur224.com