CRIEF : Après son installation, voici ce que prévoit Francis Kova Zoumanigui à la tête de la Cour (Discours)
Nommé le 12 janvier dernier par le président de la transition Colonel Mamadi Doumbouya sous la proposition du garde des sceaux, ministre de la justice et des Droits de l’Homme Alphonse Charles Wright ce, après avis conforme du Conseil Supérieur de la Magistrature, Francis Kova Zoumanigui a été installé dans ses fonctions mercredi 17 janvier 2024. La cérémonie de cette prise de fonction de ce magistrat qui remplace à ce poste, Noël Kolomou muté à la cour d’appel de Kankan s’est déroulée sous la présidence du ministre de la justice et de plusieurs autres acteurs du secteur de la justice en Guinée.
lerenifleur224.com vous propose l’intégralité de ce discours
DISCOURS DE PRISE DE FONCTION
-Monsieur le Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des
Sceaux ;
– Monsieur le Chef de Cabinet représentant Monsieur le Ministre de la
Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux ;
-Messieurs les Conseillers ;
– Mesdames et Messieurs les Directrices et Directeurs Nationaux ;
– Monsieur L’Inspecteur Général des Services Judiciaires et Pénitentiaires ;
– Honorables membres du Cabinet ;
– Mesdames et Messieurs les Magistrats, les Avocats, les Notaires, les
Experts Comptables, les Huissiers de justice, les Greffiers, les enseignants dans les Universités de Guinée ;
– Très chère maman et douce épouse-compagnonnes de chaque minute de ma vie;
– Vibrant hommage étant rendu à mon feu père Laurent Doua !
– Très chers amis et invités !
C’est avec un grand plaisir que je m’exprime, à la fois, pour louer mon Dieu au vu de tout ce qu’il ne cesse d’accomplir dans ma vie, et formuler toute gratitude à l’endroit de ma chère maman Pauline Akoy BEAVOGUI, İci présente, de mon feu père (Paix à son âme) et à mon épouse Jeannette Zézé BEAVOGUI pour cette complicité constante dans la réussite des actes prédestinés !
Qu’il me soit permis, en plus, d’adresser ma profonde gratitude à Son Excellence Monsieur le Président de la Transition, Chef de l’Etat, Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, le Colonel Mamadi DOUMBOUYA, à Monsieur le Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Monsieur Alphonse Charles WRIGHT pour le choix porté sur ma modeste personne, après avis conforme du Conseil Supérieur de la Magistrature.
Je m’engage vivement à mériter cette confiance, avec le concours de collègues, par la grâce divine !
En ce nouvel an 2024, il me semble également utile de formuler mes vœux les meilleurs au peuple de Guinée, de prompt rétablissement aux nombreux blessés et de paix éternelle aux âmes des disparus lors de l’incendie survenu au grand dépôt d’hydrocarbures de Coronthie, Kaloum. Veuille Dieu de la miséricorde essuyer les larmes des guinéens et guinéennes et aider les autorités à efficacement faire face aux conséquences de ces dures épreuves pour le bien de tous et toutes.
Mesdames et messieurs,
Il est inutile de rappeler qu’être Magistrat nécessite suffisamment de sacrifices, en particulier celui d’être courageusement ferme sur l’application de la loi à l’égard de ses propres envies, des siens, de ses parents (père et mère), des proches et amis, de même que vis-à-vis des autorités à tous les niveaux. Dans ce contexte, tout en vous remerciant :
-de m’avoir mis au monde, d’être intimement liés à ma vie de tous les jours, pour les premiers :
-de m’avoir nommé, en me donnant l’occasion d’observer strictement, mais rigoureusement les règles d’éthique et de déontologie, consubstantielle à la réussite de cette mission autant quasi divine
Je vous saurai gré de bien vouloir admettre humblement et fermement que je serai intransigeant dans l’application des textes en vigueur à l’égard de tous, mais serviable à l’endroit du droit, pour le double bien de I ‘humanité et de la justice économique et financière de notre chère patrie.
En effet, je rappelle que ce changement de fonction ne saurait impliquer une quelconque affectation du statut de juge en âme et conscience qu’a été et que sera le « LE JUGE KOVA », car je demeurerai moi et vous me lirai constamment tel quel !
J’avoue être très reconnaissant du fait que jusque-là, tous et toutes, à quelque niveau qu’il soit, me facilitent la tâche en m’ayant toujours laissé exercer sereinement ce sacerdoce, et ceci explique ma position actuelle pour laquelle je ne cesse de louer le nom du Seigneur ! Que vous en soyez sincèrement remerciés !
Chers collègues, magistrats nouvellement affectés et anciennement en fonction au sein de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF); En prenant fonction, en qualité de premier responsable de ce service stratégique de l’appareil judiciaire de notre pays, je me fais le devoir de Vous inviter, comme vous en avez habitude et la conscience professionnelle, à plus d’engagement, de fermeté sur l’application des textes, mais surtout de sérénité dans l’accomplissement de cette tâche qui est la vôtre!
A rappeler que la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières été créée suivant Ordonnance N2021/0007/PRG/CNRD/SGG du 02 décembre 2021 et celle N/2021/O008/PRG/CNRD/SGG en date du 06 décembre 2021 portant amendement de l’ordonnance N°2021/07/PRG/CNRD/SGG a. Nous savons toutes et tous que les biens publics et la confiance publique sont à préserver pour la survie de la nation, car nul n’ignore que nos enfants et petits-enfants méritent, à l’instar de ceux des pays ayant émergé, autant de sourire, et non de mourir de faim !
Dans un contexte particulier où les ressources se raréfient, tandis que les faits liés aux détournements de deniers publics, corruptions et/ou tous autres fléaux qui minent la conscience et la confiance publiques sont quotidiennement dénoncés et portés à notre appréciation, il nous appartient de rassurer par un effort constant de professionnalisme, au travers du devoir bien accompli qui se matérialise par la compétence, la stricte impartialité, I ‘intégrité, la dignité, l‘honneur et la diligence dans le traitement de tous les dossiers, sans exception!
La CRIEF ainsi créée par le CNRD, suivant la volonté politique officiellement exprimée par le Président de la Transition, a pour mission essentielle de moraliser la vie et la gestion publiques, ce qui passe nécessairement par une meilleure collaboration entre les membres de tous les secteurs de cette juridiction. Pour y parvenir, des réunions et/ou concertations périodiques vont être planifiées et formalisées pour des échanges de vues, et éventuellement recueillir des difficultés de nature à servir de points de blocage en vue d’y apporter constamment des solutions idoines.
Par ailleurs, et par devoir moral, j’invite Monsieur le Procureur spécial près la CRIEF dont les compétences dans cet autre sens ne sont plus à démontrer :
-à I ‘interne : à continuer d’encourager le meilleur climat de collaboration entre les membres de ce parquet et ceux du siège pour ‘atteinte des objectifs respectivement assignés et notre volonté n’y fera défaut, car constamment exprimée ;
-à l’externe : de consentir par des actes concrets de communication, en contact avec les universités et autres nécessiteux, l’œuvre de vulgarisation des textes en lien avec la CRIEF, ainsi que les missions et autres objectifs de cette juridiction.
En effet, il n’est pas inutile de rappeler à l’opinion intéressée que la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières, CRIEF, n’est pas une juridiction politique, mais plutôt celle ayant pour vocation exclusive de « MORALISER LA VIE ET LA GESTION PUBLIQUES », laquelle attribution hautement économique (de nature à reconstituer tout patrimoine de I ‘Etat prouvé comme effectivement dissipé), une fois correctement et légalement exercée, entraîne nécessairement la survie de ladite Cour, car continuant de facto à résister aux régimes et aux temps.
Mesdames et messieurs les représentants de Monsieur le Ministre de la Justice et des Droits de I’Homme, Garde des Sceaux,
Pour avoir exercé au sein de cette juridiction hautement technique, et par expérience, vous voudrez comprendre que le personnel de la CRIEF a le devoir impérieux de se mettre à jour, en raison de la diversité des questions d’ordre économique, financier, fiscal et de diverses autres natures dont l’appréciation exige des formations continues, soit à l’échelle nationale, soit à celle étrangère, pour une meilleure imprégnation.
De plus, les magistrats évoluant au sein de la CRIEF n’étant experts en tout, il serait indispensable d’affecter à cette juridiction, un pool d’assistants techniques à même de faciliter, dans l’urgence et pour les diligences requises, une saine lecture des faits à examiner.
Ces démarches auront l’avantage d’imprimer aux actions de la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières, autant d’efficacité que de célérité efficientes pour une justice économique crédible.
En terme de perspectives, j’entrevois de proposer dans les plus prochains mois, avec l’accompagnement matériel et la coordination du département de la justice de notre pays :
-d’abord, la création d’un site approprié pour une meilleure diffusion des décisions rendues par la CRIEF, avec pour double intérêt de rendre
Accessibles les différentes décisions et de renforcer la confiance des usagers du service public de la justice ;
-ensuite, la tenue, dès que nécessaire des audiences foraines, à l’intérieur du pays, en vue de rapprocher cette juridiction des justiciables ;
Avant de finir, je réitère tous mes respects et mon indéfectible amitié et fraternité à l’endroit de mon éminent prédécesseur, Monsieur le Président Noël KOLOMOU, ainsi qu’à l’ensemble de la valeureuse équipe de Magistrats mutés pour le gigantesque travail accompli au cours des deux (2) années d’existence de la présente Cour. Et, franchement, je tiens à exprimer toute ma reconnaissance à l’endroit de ma grande famille d’amis ayant rehaussé la présente cérémonie de cette présence massive.
Dieu, dans Son éternelle munificence, bénisse la Guinée et les Guinéens !
Je vous remercie pour votre aimable attention !
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