75ème anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’Homme : le HCDH échange avec les différentes parties à travers un panel organisé à son siège à Conakry

La République de Guinée a célébré ce samedi 09 décembre 2023, le 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme sous le thème ‘’Honorons la promesse de liberté, d’égalité et de justice pour tous’’. Cette célébration coïncide cette année avec le 30e anniversaire du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme. Une occasion pour les responsables locaux de cette institution ONUSIENNE d’organiser à son siège à Taouyah dans la commune de Ratoma, des échanges et de partage d’expérience entre les acteurs sociopolitiques autour de la thématique du droit de l’Homme dans le pays.

 

 

 

La cérémonie a connu la présence de la vice-présidente du Conseil National de la Transition (CNT), de la Secrétaire Générale du Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme ainsi que son chef-de cabinet, de la cheffe de la délégation de l’Union Européenne en Guinée, du Coordinateur Résident du Système des Nations Unies en Guinée, du Représentant du Haut-commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme, des organisations de défense des droits de l’homme, du syndicat des professionnels de la presse de Guinée, des étudiants et de nombreux invités

Accueillant cette célébration dans sa juridiction, le représentant du Maire de cette municipalité a souhaité la bienvenue à toutes les délégations dans sa commune. Abdoul Salam Sow a indiqué dans son discours qu’il était essentiel de se rappeler que la déclaration universelle des droits de l’homme est le premier document de portée mondiale et dont les principes fondamentaux reconnaissent tous les droits à tous les membres de la famille humaine.

 

 

Abdoul Salam Sow, représentant du maire de la commune de Ratoma

 

 

« Elle met sur le pied d’égalité tous les êtres humains en dignité et en droits indépendamment de leurs race, sexe, religion, etc… C’est pour cette raison que c’est le document traduit dans le plus de langues dans le monde. La République de Guinée, depuis sa création, adhère aux idéaux de la Déclaration Universelle des droits de l’homme qu’elle a inscrit au rang, des normes suprêmes et valeurs dans ses différentes constitutions. Notre pays a ratifié la quasi-totalité des traités internationaux relatifs aux droits de l’homme et au droit international humanitaire et réitère sa détermination à tenir tons ses engagements internationaux Nous nous félicitons de l’accompagnement du système des Nations Unies et plus particulièrement de l’appui, matériel, technique et financier du Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de ‘Homme dans la promotion et la protection des droits de l’homme en Guinée (…)  Vous n’êtes pas sans savoir que cette célébration inspire des actions concrètes et des initiatives nationales visant à renforcer les droits de l’homme au quotidien et de ne laisser personne de côte, car l’égalité et la non-discrimination sont au cœur du développement durable, de la paix et de la cohésion sociale. Ensemble, continuons à œuvrer pour une société plus juste et équitable afin d’honorer nos engagements en matière de respect des droits de l’homme » a-t-il déclaré devant un parterre de personnalités

Depuis 75 ans, la Déclaration vise à conférer aux sociétés l’égalité, les libertés fondamentales et la justice. Elle consacre les droits de tous les êtres humains et sert de modèle mondial pour les lois et les politiques internationales, nationales et locales, et de fondation pour le Programme de développement durable à l’horizon 2030. Pour sa part, le représentant et chef du Bureau du Haut-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme en Guinée, Aimé Ntumba Kakolo

 

 

Aimé Ntumba Kakolo, présentant et chef du Bureau du Haut-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme en Guinée

 

 

« la journée de droits de l’Homme capturera tous les moments de la commémoration de cette année et vise à croire les connaissances sur l’universalité et l’indivisibilité des droits de l’Homme en particulier chez les jeunes à inspirer les gens à créer un mouvement d’humanité partagée tout en leur donnant les moyens de lutter pour leur droit et de prendre les mesures » a-t-il déclaré et de lire le contenu du message du haut-commissaire a l’occasion de cet 75ème anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme

De leurs côtés, les organisations de défense des droits de l’homme ont indiqué que cette célébration intervient d’une part dans un contexte d’incompréhensions entre les autorités de la transition et une marge importante des acteurs et actrices socio-politiques sur la conduite de la transition politique en cours, et d’autre part dans un climat d’insécurité croissante et de restriction de l’espace civique, plus particulièrement de violations des libertés de manifestation, d’information et d’expression se traduisant par l’interdiction systématique de manifestations pacifiques, le brouillage des ondes de certaines radios privées et la restriction de l’accès aux réseaux sociaux sur l’Internet. Au nom de ses pairs Fatoumata Diaraye Diallo à interpeller le Président de la République a :

 

 

Fatoumata Diaraye Diallo, Organisations de défense de droits de l’Homme

 

 

« Veiller au respect des droits et libertés protégés par la Charte de la transition, garantisse la liberté de la presse, gage de l’état de droit et démocratique, s’implique personnellement pour l’instauration d’un cadre de dialogue inclusif entre les autorités de la transition et les acteurs et actrices sociaux politiques » a interpellé cette activiste de droits de l’Homme

Représentant le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Marie Irène Hadjimalis a mis l’accent sur le thème de cette année. Pour elle, il invite à raviver la déclaration universelle des droits de l’homme, à démontrer concrètement comment elle peut répondre aux besoins de notre époque à honorer sa promesse de liberté, d’égalité

 

 

Marie Irène Hadjimalis, Secrétaire Générale du Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme

 

 

« La justice est le pilier central de notre devise. La justice est un principe moral de la vie sociale fondé sur la reconnaissance et le respect du droit des autres, qui peut être le droit naturel sous l’acception d’équité ou celle du droit positif sous celle de l’application et du respect de la loi, de la conformité avec le droit, du sentiment ou esprit d’équité. Le 10 décembre 2023. Journée des droits de l’homme, nous célébrerons le 75 anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme qui coïncide avec le 30ème anniversaire de l’ancrage des droits humains à une institution, dénommée Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de L’homme, passant d’un service de soutien aux mécanismes existants des droits de l’homme à une entité mondiale de premier plan dans le domaine des droits de l’homme et de justice pour tous » a soutenu la secrétaire générale du département de la justice

Dr Galbert Gbéhounou, coordonnateur résident du Système des Nations Unies a lu devant l’assistance, le message du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a l’occasion de la journée des droits de l’homme, célébrée le 10 décembre

 

 

Dr Galbert Gbehounou, coordonnateur résident du Système des Nations Unies

 

 

« La Déclaration universelle est une feuille de route qui doit nous permettre de mettre fin aux guerres, de surmonter les divisions et de promouvoir une vie de paix et de dignité pour toutes et tous. Mais le monde s’égare. Les conflits font rage. La pauvreté et la faim s’aggravent. Les inégalités se creusent. La crise climatique est une crise des droits humains qui frappe de plein fouet les plus vulnérables. L’autoritarisme progresse. L’espace civique rétrécit et les médias sont attaqués de toutes parts. L’égalité des genres reste un rêve lointain et les droits reproductifs des femmes sont remis en cause. Aujourd’hui plus que jamais, il importe de promouvoir et de respecter tous les droits humains – sociaux, culturels, économiques, civils et politiques qui nous protègent toutes et tous. »

La première vice-présidente du Conseil National de la Transition (CNT) a remercié le système des NATIONS Unies pour l’organisation de cette journée en Guinée qui coïncide également à la clôture des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles

 

 

Maimouna Yombouno, première vice-présidente du Conseil National de la Transition (CNT)

 

 

« C’est une question pendante, une problématique qui attire l’attention de toutes les institutions politiques, internationales et administratives. Les mutilations génitales féminines, les mariages forcés et précoces, les violences sexistes, les stéréotypes, le harcèlement dont les femmes sont victimes dans les couloirs des administrations qui passent souvent sous silence, c’est l’occasion pour nous de dénoncer et d’attirer l’attention des décideurs sous la question. Parce que temps que l’autre partie de l’humanité qui représente selon les statistiques 51 ou 52 voire 53 % dont la plus grande partie de l’humanité ne puisse pas réellement exprimée son droit, son potentiel, veut dire que tous les instruments mis en place pour les objectifs de développement durables, l’agenda 3060 de l’Union Africaine ne pourront jamais être atteint » a prévenue Maimouna Yombouno.

 

 

 

 

 

Pour clôturer cette journée en beauté, un panel sur la problématique du respect des Droits de l’Homme réunissant tous les acteurs a mis fin à cette célébration.

 

Le Renifleur