TPI/ Mafanco Détention prolongée : le Ministre de la justice et des Droits de l’Homme préside au lancement des audiences criminelles
Pour lutter contre la détention prolongée dans les maisons carcérales en Guinée, les audiences criminelles ont été lancées ce mardi 14 novembre 2023 au Tribunal de Premières Instance de Mafanco. Sur le rôle d’audience, 7 dossiers inscrits dont 6 dossiers portant sur les cas de viol et un dernier cas portant sur une attaque à main armée. Ce lancement de ces audiences est l’initiative du département de la justice et des Droits de l’Homme à travers cette juridiction et financé par le Haut-Commissariat des Droits de l’Homme.
Cette audience s’est déroulée en présence des représentants de l’ONU sur le Droit de l’Homme en Guinée, de toute l’appareil judiciaires de la juridiction ainsi que de nombreux partenaires
« On est là pour accompagner le gouvernement qui est l’un de nos partenaires clés et le Ministère de la Justice aussi qui a le portefeuille des Droits de l’Homme. Et c’est sur la demande du ministre de la justice sur cette question de la lutte contre la détention préventive prolongée qu’on s’est porté garant d’accompagner le Ministère à travers ces structures judiciaires pour voir de quelle manière on peut contribuer pour la lutte contre la détention préventive. A cela, touche aussi la question de la thématique sur le viol et l’agression sexuelle qui est aussi une thématique particulière pour nous en terme de suivi, particulièrement toujours dans le cadre de la lutte contre l’impunité » a fait savoir le représentant et chef du Bureau du Haut-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme en Guinée, Aimé Ntumba Kakolo
Sur le rôle, à la lecture de l’ordonnance de renvoi par le greffier audiencier, sur sept (7) cas inscrits pour le jugement, six (6) sont des cas de viol. Interrogé sur la question cet émissaire onusien a décliné l’approche qui pourrait expliquer ce phénomène
« Mafanco, si je comprends bien, couvre deux grandes communes dont plusieurs activités commerciales se retrouvent dans la zone et une forte concentration de la population. Ce sont des choses qui sont inévitables, mais la loi est là. J’ai pu comprendre qu’il y a une politique pénale de manière globale sur la question et je pense que les actions qui sont en train d’être prises dans la mise en œuvre de cette politique pénale prise par le gouvernement » A-t-il souligné
Présidant le coup d’envoi de cette audience criminelle, le garde des sceaux, ministre de la justice et des Droits de l’Homme a indiqué qu’une commission a été déjà mise en place en vue de déterminer avec exactitude et précise l’effectif de la population carcérale.
« Pour l’information de l’opinion publique, aujourd’hui, vous avez 1500 et quelques détenus à la maison centrale de Conakry. Hier, nous avons eu une réunion avec le parquet d’instance et le Procureur Général de la Cour d’Appel de Conakry pour leur demander effectivement dans le cadre du respect des droits de l’homme puisque nous sommes dans ce volet précis, faire en sorte que ces personnes puissent bénéficier d’un procès juste et équitable. Si fait aujourd’hui qu’il faut diversifier les efforts d’appui auprès des partenaires. Nous restons un partenaire privilégié de ce bureau avec lequel nous ne travaillons sur pas mal de sujets » a-t-il déclaré à la presse et d’ajouter que le volet respect droits de l’Homme étant l’objet de l’audience dit attirer l’attention de tous
« Moi je ne parlerai même pas de détention prolongée, parce que quand on dit détention prolongée, on peut prolonger une détention sur la base d’une décision de justice. Mais lorsque la détention dépasse le cadre normatif, nous sommes en phase de violation grave des droits de l’Homme. Et par voie de conséquence, il est important que nous en tirerons parfois des conséquences d’ordre disciplinaires à l’égard des magistrats, mais aussi faire en sorte qu’il ait des procès pour ne pas que des personnes continuent à croupir en prison » a mentionné le garde des sceaux, ministre de la justice et des Droits de l’Ouverture.
L’audience s’est ouvert par la comparution d’un homme qui frise la trentaine nommé ‘’Toki Toki’’ accusé pour des faits de viol suivi de grossesse sur une mineure de 13 ans en 2021.
Le Renifleur