Procès du 28 septembre : une table ronde à l’intention des partenaires techniques et financiers

Dans le cadre du projet d’appui au renforcement de la cohésion sociale et à la réconciliation nationale en Guinée, une table ronde des partenaires techniques et financiers du procès des évènements du 28 septembre 2009, s’est tenue ce vendredi 29 septembre 2023 à Conakry.
Initiée par l’ONU droit de l’homme, cette rencontre a connu la présence des différents acteurs concernés notamment, le ministre de la justice.


Prenant la parole, le représentant de ONU droit de l’homme a exprimé la reconnaissance de son organisation et de l’ensemble de la communauté internationale, pour les efforts fournis par les autorités de la transition pour la tenue de ce procès 13 ans après les faits.



<< Pour assurer la justice et la paix, il est important que le gouvernement, la société civile et les communautés travaillent main dans la main pour mettre en œuvre les solutions durables pour réduire la violence. Rendre justice, lutter contre la corruption et garantir la participation inclusive en permanence. Le gouvernement de la transition en République de Guinée en ouvrant il y a un an, le procès du massacre du 28 septembre 2009, s’inscrit pleinement dans cette demande. C’est pourquoi il m’est agréable de prendre la parole à notre rencontre de ce jour qui vise à faire le bilan des 12 mois écoulés depuis le début de ce procès crucial pour la lutte contre l’impunité et la réconciliation nationale en Guinée. La tenue de ce procès est un engagement pris envers les victimes, leurs familles et la société guinéenne dans son ensemble. La communauté internationale à travers le système des Nations Unies soutient pleinement ce processus et est déterminé à accompagner le gouvernement guinéen dans la réalisation de cet objectif essentiel. Depuis le début de ce procès nous avons assisté à des développements significatifs marqués notamment par des audiences des témoignages et la poursuite des investigations.
Cependant, il est essentiel de reconnaître que ce processus est complexe et exigeant que le chemin vers la justice est souvent long mais nécessaire pour garantir que les victimes obtiennent réparation et que l’impunité soit combattue.>> A laissé entendre Aimé Kakolo Ntumba.

Présidant cette rencontre, le ministre de la justice et des droits de l’homme, Alphonse charles Wright a tenu à passer un message du président de la transition avant de rappeler leur volonté de lutter contre les mauvaises pratiques dans le secteur judiciaire.



<< Le président m’a chargé de réitérer de la manière la plus solennelle, sa satisfaction. C’est pour moi un grand honneur de procéder aujourd’hui à l’ouverture de la table ronde des partenaires autour du procès du 28 septembre 2009. Votre présence ici est la preuve éloquente pour accompagner la république de Guinée dans sa volonté de faire un procès équitable en faisant toute la lumière sur ces évènements qui heurtent la conscience humaine. La République de Guinée avec l’avènement du CNRD a opté pour la culture de la rupture des mauvaises pratiques qui avaient jusque là gangrené le système judiciaire qui parfois il faut avoir le courage de le dire, n’avait pas bénéficié de la volonté politique réelle pour pouvoir mettre en place une véritable politique de lutte contre l’impunité dans notre pays. Lorsque les tendances politiques et des calculs politiques orientent la volonté politique, le judiciaire peut être pris en étau dans sa volonté de rendre justice. A t-il martelé.

Par ailleurs, le garde des sceaux dira que la justice n’a pas de prix mais un coût.

<< Le procès des évènements du 28 septembre nous a permis de mettre en place des moyens financiers qui ont été déboursés pour pouvoir supporter les frais de ce procès. On s’est rendu compte qu’au départ un procès qui était prévu pour huit mois est entrain de s’étendre dans le temps. L’on ne peut que s’en féliciter parce qu’il offre la possibilité à chaque partie au procès, d’exercer son droit. Aujourd’hui, les primes des avocats vont coûter à l’État guinéen 500 millions par mois.
Si vous prenez 2 mois cela va coûter à l’État plus de 1 milliard GNF. Alors que si je vous dis qu’au niveau du compte du procès, après avoir tout payé, nous n’avons pas aujourd’hui plus de 4 à 5 milliards GNF. Ça veut dire que demain ou après-demain, les mêmes problèmes vont revenir.>> Prévient Alphonse Charles Wright.

A rappeler que cette rencontre a connu la présence de tous les acteurs techniques et financiers du procès des évènements du 28 septembre 2009.

Mimi Bangoura, pour lerenifleur224.com