AN 2 DU CNRD : la SOGUIPAH dans la politique de la refondation verte du Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage sous l’ère CNRD.
A la prise de responsabilités par le CNRD le 05 septembre 2021, la situation était très tendue à la SOGUIPAH, il y avait des mouvements sociaux en cascades : les travailleurs, les planteurs, les transporteurs etc…
Après un examen de la situation, il y a eu des interpellations à la CRIEF et finalement l’ancienne Direction a été démise et poursuivie. Le partenaire historique SOCFINCO, qui avait un contrat de gestion sur la SOGUIPAH depuis 1995, a annoncé unilatéralement son retrait avec tous ses expatriés.
C’est dans ce contexte très sensible, que le Président de la République a décidé d’insuffler une nouvelle dynamique à cette entreprise.
Il y a eu tout d’abord un décret modifiant le statut de la SOGUIPAH en mai 2022, la nomination d’une nouvelle Direction Générale (Un Directeur Général et deux adjoints, tous des jeunes nationaux, engagés à relever le défi) ; et l’envoi d’une équipe de l’Inspection Générale des Finances IGF (pour faire l’état des lieux).
La nouvelle équipe dirigeante à la tête Me Fodé Mourana Soumah a pris fonction en mi-juin 2022, à un moment où les planteurs partenaires privilégiés inséparables, avaient décidé pour la première fois dans l’histoire, de suspendre leurs livraisons à la société, pour faute de paiement.
Arrivés sur le site, les nouveaux dirigeants ont discuté avec les planteurs, qui ont accepté de reprendre les livraisons contre le paiement de 02 mois sur les 06 impayés en plus de la facture fraîche soit plus de 30 milliards.
La Direction s’est engagée à payer chaque mois les factures des livraisons fraîches. Et éventuellement de faire face aux arriérés (les 04 mois restants) chaque fois que la trésorerie le permettra.
Il est bien vrai qu’à nos jours, la SOGUIPAH doit 04 mois d’arriérés à ses planteurs, exactement 43.169.995.140 francs guinéens sommes des factures impayées des mois de novembre décembre 2021 et janvier-mai 2022.
Mais il est très important de préciser que ce sont des dettes accumulées avant la nomination de cette nouvelle équipe qui a su payer à temps, toutes les livraisons du mois depuis sa prise de fonction.
Pour autant, au nom de la continuité administrative, l’équipe reconnaît cette dette des planteurs et s’engage à payer progressivement en fonction de sa trésorerie. Il faut d’ailleurs noter que cette dette des planteurs était de 06 mois soit plus de 70 milliards. C’est à cause des efforts fournis par elle, qu’elle fut ramenée à 43 milliards.
Ce que l’opinion publique ignore, est que cette équipe qui a choisi évoluer dans l’humilité sans trompette et sans caméra, a hérité d’une situation très compliquée :
Dettes fournisseurs : près de 300 milliards dont 70 milliards des planteurs (cf rapport IGF) ;
Plantations en friches et un abandon par les saigneurs dont la paie n’étaient plus régulière ;
Le parc industriel (les usines en dangers, risquent d’arrêt par manque de pièce de rechanges ;
Un parc automobile vieil et difficile à entretenir dont des véhicules ont plus de 10 ans ;
Une confiance rompue entre la société et tous ses partenaires : fournisseurs, salariés, clients et même celui qui avait en charge sa gestion depuis plus de 20 ans a jeté l’éponge parce que rassuré du dépôt de bilan et la fin de la société ;
Mais grâce à la vision, l’engagement de l’équipe dirigeante et surtout l’accompagnement des autorités de la transition, le ministère de l’Agriculture, la Primature sous les instructions de la Présidence, plusieurs réformes sont engagées et en-cours :
• La diversification des partenaires commerciaux qui a abouti à un accroissement du chiffre d’affaires et la disparition des excédents de stocks ;
• Le rapatriement de tous les avoirs à la BCRG pour un meilleur suivi par les autorités, la réduction du nombre de comptes dans les banques primaires, la limitation du recours aux prêts ;
• Le paiement régulier des salaires, des transporteurs et factures fraîches des planteurs qui crée la motivation et la fidélisation des partenaires sociaux ;
• La suspension des recrutements, sauf dans les cas d’extrême nécessité ;
• le repositionnement des travailleurs suivant leur domaine de compétence, leur disponibilité et leur engagement ;
• L’instauration d’un comité de direction et des comités techniques agricoles, industrielles, véritables cadres d’échanges sur les questions majeures et de décisions collégiales ;
• Le recrutement d’un cabinet pour l’élaboration d’un manuel de procédure de gestion administrative et comptable ainsi que le plan stratégique quinquennal ;
• La révision du règlement intérieur de la société ;
• Le début des réplantings des hévéas au cours de cette campagne 2023, après 10 ans et la programmation des extensions en grande envergure pour 2024 avec un objet de 600 ha d’hévéa et 250 ha de palmier à huile dont les pépinières sont en cours d’installations ;
• L’attribution du marché de construction d’une nouvelle usine de traitement caoutchouc de 6 tonnes heures qui va multiplier par 3 la capacité installée depuis plus 20 ans et triplé les recettes d’exportation ;
• Le renouvellement de l’huilerie qui a produit en 5 mois (février – juin 2023) plus d’huiles que toute l’année 2022 ;
• Le reprofilage des pistes des plantations, le suivi régulier des entretiens, les apports constants d’engrais et autres intrants qui font augmenter les productions
• L’achat en cours d’une brigade d’engins de terrassement et agricoles ;
• La modernisation en cours de la savonnerie ;
• Des réductions bien importantes des coûts de transports et transit par le recrutement de nouveaux partenaires ;
Sont entre autres éléments qui font renaître l’espoir à tous les niveaux, ce qui expliquent les pressions de certains créanciers qui supposent que tout est OK.
Certes l’image est restaurée de la plus belle des manières, la SOGUIPAH n’est pas assez loin de l’équilibre, mais elle a besoin de temps encore, pour s’acquitter de tous ses engagements vis-à-vis des tiers.
La SOGUIPAH n’a jamais été aussi soutenue, elle bénéficie avec ses planteurs, de la meilleure attention des autorités de la transition. C’est ce qui explique la réception le 27 avril dernier des planteurs à la Primature, au cours de laquelle Monsieur le Premier Ministre, très sensible à leur situation a, au nom de son Excellence Monsieur le Président de la République, instruit Monsieur le Ministre de l’Agriculture et de l’Élevage à trouver un crédit de 10 milliards GNF sur le budget du Fonds de Développement Agricole (FODA) pour soulager rapidement ces braves planteurs exemplaires. La procédure est engagée, et nous suivons le circuit financier entre le Budget, la Finance et la BCRG.
Il y’a eu beaucoup de réunions avec les planteurs et l’équipe dirigeante a rassuré de leur engagement à suivre avec le FODA l’exécution correcte de cette instruction. Donc, dès que montant atterrira sur notre compte, il sera mis à la disposition des planteurs.
A ce jour, la SOGUIPAH, de concert avec les autorités civiles et militaires à tous les niveaux (sous préfectorales, préfectorales, régionales, ministérielles), des sages, des jeunes, des ressortissants, sont en dialogue avec ces planteurs pour trouver un dénouement rapide de cette situation.
Pour finir, il serait judicieux qu’à ce stade, la primauté soit accordée au dialogue, la patience et la compréhension mutuelle pour permettre à la SOGUIPAH d’être compétitive au plan régional et international.
Chérif Djiba Sano
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