Le Procureur de Coyah à propos des magistrats ‘’frondeurs ’’contre Charles Wright: Ce ne sont que des personnes mal intentionnées qui contribuent plutôt à l’échec…
Depuis plusieurs semaines maintenant, le torchon brûle entre des magistrats et le Garde des Sceaux, ministre guinéen de la Justice et des Droits de l’Homme. Ce bras de fer est né de la suspension de deux magistrats du Tribunal de Première Instance de Labé pour insuffisance professionnelle et insubordination. Il s’agit notamment du juge Moussa Camara et Cé Avis Gamy, substitut du Procureur de la République. Et dans l’arrêté, le Garde des Sceaux indique que le juge est suspendu pour avoir décerné un mandat de dépôt contre Dame Asmaou Diallo, qui comparaissait libre en violation flagrante de l’article 537 du code de procédure pénale. Et, c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase car, depuis la prise de cette décision par Alphonse Charles Wright, quelques magistrats observent un débrayage, même si d’autres continuent à travailler tranquillement à travers les juridictions du pays.
C’est le cas de Almamy Sékou Camara, Procureur de la République par intérim Près du Tribunal de Première Instance de Coyah, qui tire au bazooka sur ces grévistes qui, selon lui, sont dans un combat d’intérêt personnel.
Dans un entretien exclusif accordé à notre rédaction ce vendredi, 1er septembre 2023, le Procureur Almamy Sékou Camara a dit à qui veut l’entendre que le combat de ces magistrats grévistes est un combat mort-né dont le seul but est de saboter les réformes engagées par le ministre Charles Wright.
« Ce débat n’est plus à la Une. Il s’agit d’un groupuscule de personnes qui se réclament être magistrats et qui veulent jeter toute la magistrature guinéenne dans la poubelle de l’histoire. Et c’est ce qui est décevant et regrettable. Lorsqu’on se dit légaliste, on doit accepter de faire les choses conformément à la loi. Quand on est magistrat, on doit faire preuve de retenue, de loyauté, de respect, de dignité et de professionnalisme. Mais, tout cela a manqué dans la démarche de ce groupe qui se dit défenseur des magistrats. Alors que leur projet là n’est même pas soutenu par tous les magistrats. A leur conférence de presse, ils n’atteignaient même pas 14. Je dis et je le répète, les différentes sorties qu’ils ont eu à faire ces derniers temps, ce sont des sorties ratées. Leur projet est un projet mort-né. Parce que, ce sont des gens qui sont partis trop vite en besogne car ils veulent mettre les charrues avant les bœufs. Quand on se dit magistrat épris de justice, ce n’est pas dans la bouche, c’est dans les actes et les actions quand même. On ne saurait réclamer son droit sans pour autant accomplir son devoir. C’est le b.a.-ba. Et mieux, la forme commande le fond. Ces gens-là ont fait leur première sortie qui était une sortie non concertée. Ils ont fait un communiqué au nom de l’AMG (Association des Magistrats de Guinée) alors que l’AMG n’est pas composé que de ces jeunes qui composent le CA, non. Mais, que ce CA ait le respect, la courtoisie, quand y a une situation, qu’il ait l’amabilité au moins de convoquer une assemblée au cours de laquelle les sujets doivent être débattus et les points seront retenus. Et sur lesquels, si on doit procéder à des revendications, que ces revendications-là soient basées sur des faits réels, des preuves mais aussi, sur les règles de Droit. Mais un beau matin, un groupe de personnes se retranche pour faire un communiqué au nom de tous les magistrats guinéens, en s’attaquant à une décision du ministre alors que l’article 38 de la loi 054 relative au statut des magistrats, règle tout ça. Aucune forme n’a été respectée dans leur démarche parce que s’ils organisaient une assemblée, les gens allaient venir donner leurs points de vue pour voir est-ce qu’il fallait sortir ou pas. Mais nous, nous comprenons maintenant que ce n’est plus cette affaire de suspension, ce groupe a une autre intention. C’est un simple acharnement contre le Garde des Sceaux. Ce sont des jeunes qui n’écoutent personne. Ils n’écoutent ni les sages, ni les doyens. Est-ce qu’on est magistrat pour venir semer de la terreur ? On est magistrat pour donner de mauvais exemples ? On est magistrat pour manquer de respect à un chef de département, de surcroît un ministre de la Justice ? Non, nous n’allons pas les accompagner dans cette lutte », a-t-il martelé.
Plus loin, le procureur indique que dans les prochains jours, les magistrats qui n’observent pas ce débrayage vont se faire entendre.
« Nous aussi, nous sommes en train de prendre nos dispositions les jours à venir pour casser leur élan machiavélique et diabolique qu’ils sont en train de mettre en place sans aucun succès. C’est vraiment une aberration. Ils appellent à un boycott pendant que les gens sont en vacances. Quelle affluence leur soi-disant grève a donné ? Parce que les gens sont en vacances. Et malgré ça, les gens n’ont pas suivi leur mot d’ordre de grève. Nous, on a travaillé durant toutes ces vacances judiciaires et vous-même avez vu l’affluence. Je vous laisse apprécier le reste. On travaille ici et les dossiers viennent tous les jours parce que les citoyens ont confiance en la justice », a dit le magistrat avant d’enfoncer le clou :
« La magistrature, c’est une famille. Le département de la justice, les ministres qui viennent ne sont que des locataires. Ils viennent pour passer un temps et quitter. Si toi le concessionnaire, tu brûles ta maison à cause d’un de tes pairs, tu te fais du mal. Et, c’est ce qu’on est en train de vivre. Le ministre de la Justice Alphonse Charles Wright est avant tout un magistrat. Et c’est une chance pour nous de l’avoir à la tête de ce département parce qu’il connaît tous les problèmes auxquels nous sommes confrontés. On devrait plutôt se réjouir et saluer la proposition faite par le président de la République, en nommant un magistrat à la tête de ce département de la justice. Parce que c’est lui qui peut remédier à tous les problèmes de la justice. C’est lui qui peut aider les magistrats à pouvoir vivre leur rêve. Mais si c’est pour des raisons inavouées qu’on se prête à de telles sorties au nom de tous les magistrats guinéens, qui ont fait des années et des années de preuves dans ce métier, qui ont de l’expérience, qui sont connus sur le plan international, ce ne sont pas des personnes mal intentionnées qui pourraient venir remettre en cause tout cet héritage que nos doyens nous ont légué. C’est une honte. Ce ne sont que des personnes mal intentionnées qui contribuent plutôt à l’échec de la justice guinéenne, en remettant en cause les acquis du ministre Alphonse Charles Wright », dit le magistrat, qui ouvre une autre fenêtre sur les sanctions brandies par le Garde des Sceaux contre les meneurs de ce mouvement :
« Ces sanctions sont normales parce qu’on ne saurait réclamer son droit sans pour autant accomplir son devoir. Si tu as droit à un salaire, c’est le contribuable guinéen qui nous donne ce que nous percevons à la fin du mois. Donc c’est une obligation morale et ce que nous percevons à la fin du mois. Donc, c’est une obligation morale et professionnelle pour nous de faire le travail de ce bas peuple là. Et, c’est celui de rendre justice. Si on est légaliste, on doit penser d’abord à ce bas peuple qui n’a rien à voir avec leur soi-disant grève, qui n’a aucun fondement. C’est pourquoi nous disons que c’est de l’acharnement. Pour une simple suspension, pourquoi ils ne peuvent pas patienter jusqu’à ce que le conseil supérieur de la magistrature puisse siéger en conseil disciplinaire et rendre sa décision. Mais loin de tout cela, ils ont bondi pour se réclamer légalistes. Quelle légalité ils veulent montrer à ce bas peuple qui est en tranquille est en train de nous observer ? C’est un mauvais exemple qu’ils sont en train de donner en face du monde. Et vous allez voir, aucun doyen n’est avec eux. Ce groupe est jeté dans la poubelle de l’histoire judiciaire de ce pays. Mais, ce n’est pas surprenant car y en a certains parmi eux quand ils étaient auditeurs, ils ont fait la même chose au ministre Cheick Sacko contre qui, ils avaient même signé des pétitions. Est-ce que cela est digne d’un magistrat ? Le magistrat, c’est la procédure, c’est la loi. Il faut avoir de la tempérance, il faut respecter quand même la hiérarchie. Parce que même les propos qu’ils tiennent à l’endroit de leur chef de département, ce sont des propos déplacés qui ne sont pas dignes d’un magistrat », a conclu le Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Coyah.
Source : Siaminfos.com