Cette prise du pouvoir par des armées africaines était devenue obsolète au regard de nombreux Présidents civils aux commandes des pays du continent ces derniers temps. Malheureusement, le crépitement des PMAK qui a jalonné la chute de plusieurs chefs d’Etat en Afrique est de retour.
Entre 2012 et 2023 à l’ouest du continent on comptabilise sept (7) coups de forces dont 2 au Mali, 3 au Burkina Faso, 1 en Guinée et 1 au Niger. En une décennie le record est détenu dans l’espace CEDEAO. Mais comme pour dire que cet effet de contagion n’est pas que l’ouest-africain, au Gabon au centre du continent cette contagion est depuis ce 30 Août 2023 une réalité. Et dans chaque coup d’Etat enregistré, l’ébranlement de la démocratie et la fin d’une dynastie sont évoqués par les putschistes. Souvent ceux reprennent les commandes de ces pays sont d’une manière ou d’une autre, comptables des souffrances antérieures de ceux qu’ils prétendent défendre aujourd’hui. De grâce, portez le regard sur l’histoire de chacun de ces nouveaux dirigeants à la tête de ces États sur le rôle qu’ils ont joué dans le système qu’ils disent combattre aujourd’hui. Faut-il leur accorder autant de crédit, ou le faire avec une dose de méfiance ? La 2ème option me paraît logique. L’organisation panafricaine « U. A’’ souffre‐telle de ses membres au regard de multiples défis auxquels elle est confrontée et face auxquels elle manque de justesse. Combien de coups d’Etat constitutionnels existent encore sur ce géant continent et combien d’autres sont en cours d’exécution. Cette autre ambiguïté ouvre la voie aux hommes en treillis de posséder des arguments solides pour obtenir l’adhésion populaire une fois avoir délogé ceux qui se font appelés les chefs suprêmes des armées. Avant la chute d’Ali Bongo, les Présidents du Congo Brazzaville, du Cameroun, de la Guinée Équatoriale et le Gabon totalisent plus d’un siècle au pouvoir. Sans oublier la dynastie au Togo et au Tchad. La Dictature, en Côte d’Ivoire, en Ouganda, au Rwanda et au Djibouti pour ne citer que ceux-là. Excusez un peu le flou au Sénégal aussi. En attendant de savoir à qui le prochain tour, certainement le printemps des coups d’Etat militaire a définitivement lancé sa saison en Afrique où cela semble être un nouveau plat à déguster pour nos hommes en uniformes. Triste réalité !
Mathé Bah, journaliste