Niger: les sanctions de la Cédéao seraient un «désastre» pour la population, selon le Premier ministre
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a ordonné des sanctions très lourdes contre Niamey ce dimanche, quatre jours après le coup d’État. Le Premier ministre nigérien Ouhoumoudou Mahamadou, qui était à l’étranger au moment du putsch et n’a pas pu rentrer au Niger, réagit à ces derniers événements.
Ouhoumoudou Mahamadou : C’est bien dommage qu’effectivement, on en soit arrivé là. Et je pense que les uns et les autres, s’ils ont l’amour du pays, doivent réfléchir pour éviter au Niger ces sanctions. Le Niger est un pays continental, un pays enclavé. Donc, lorsqu’on dit qu’il y a embargo, fermeture des frontières terrestres, fermeture des frontières aériennes, c’est extrêmement difficile pour les populations. Et lorsque cela s’accompagne de sanctions financières, dans un pays qui a déjà une situation financière fragile, vous pouvez comprendre le désastre que cette situation pourrait provoquer
Pour avoir été ministre des Finances, et par mes fonctions actuelles de Premier ministre, je sais que le Niger est un pays qui compte beaucoup sur la communauté internationale, particulièrement en ce deuxième semestre où généralement nous comptons sur les appuis budgétaires pour boucler le reste de l’année, des appuis budgétaires de la Banque mondiale, de l’Union européenne, de l’Agence française de développement et d’autres partenaires. Si ces appuis budgétaires n’arrivent pas, ça sera extrêmement difficile d’exécuter le budget qui a été approuvé par le gouvernement du Niger.
Ouhoumoudou Mahamadou : C’est bien dommage qu’effectivement, on en soit arrivé là. Et je pense que les uns et les autres, s’ils ont l’amour du pays, doivent réfléchir pour éviter au Niger ces sanctions. Le Niger est un pays continental, un pays enclavé. Donc, lorsqu’on dit qu’il y a embargo, fermeture des frontières terrestres, fermeture des frontières aériennes, c’est extrêmement difficile pour les populations. Et lorsque cela s’accompagne de sanctions financières, dans un pays qui a déjà une situation financière fragile, vous pouvez comprendre le désastre que cette situation pourrait provoqu
Pour avoir été ministre des Finances, et par mes fonctions actuelles de Premier ministre, je sais que le Niger est un pays qui compte beaucoup sur la communauté internationale, particulièrement en ce deuxième semestre où généralement nous comptons sur les appuis budgétaires pour boucler le reste de l’année, des appuis budgétaires de la Banque mondiale, de l’Union européenne, de l’Agence française de développement et d’autres partenaires. Si ces appuis budgétaires n’arrivent pas, ça sera extrêmement difficile d’exécuter le budget qui a été approuvé par le gouvernement du Niger.
Donc je reste confiant que les uns et les autres vont réfléchir et trouver ce qui est le mieux pour notre pays. Et ce qui est le mieux pour notre pays, c’est de réinstaller le gouvernement démocratiquement élu, le président démocratiquement élu, le libérer, libérer les membres de sa famille et le laisser assumer ses charges et les engagements qu’il a pris vis-à-vis du peuple nigérien.
Que pensez-vous de la menace d’intervention militaire dont a fait part la Cédéao ?
Cela fait partie des panoplies d’actions qui ont été approuvées au niveau du sommet de Bissau [le 9 juillet dernier, NDLR]. Les États membres de la Cédéao ont dit qu’ils en ont assez des coups d’État, des changements anticonstitutionnels et que, désormais, lorsque cela va arriver, il va falloir réagir avec vigueur, y compris en mettant en place une force d’intervention par rapport à ce genre de situation. C’est quelque chose qui a été prévu avant même qu’il y ait eu la tentative de coup d’État au Niger. Cela a été prévu, acté en termes de résolutions des chefs d’État membres de la Cédéao, qu’on demande au président [de la Cédéao] Bola Tinubu de faire appliquer.
Ce sont des manifestations pilotées par des intérêts extérieurs.
Rfi