Transition : ‘’L’armée n’a pas vocation à faire irruption sur la scène politique et les coups d’États en Afrique deviennent une inquiétude’’ estime Aliou BAH
Depuis la prise du pouvoir le 05 septembre 2021 par le groupement des forces spéciales de Guinée dirigé par le président de la transition, le Colonel Mamadi Doumbouya, beaucoup de guinéens sont partagés désormais entre ceux qui soutiennent les initiatives du Colonel Mamadi Doumbouya et ceux qui demandent un retour rapide à l’ordre constitutionnel. C’est dans ce cadre qu’un dialogue a été organisé mais sans la participation de certains acteurs sociopolitiques qui demandent et exigent des préalables pour leur retour sur la table de négociation.
Interrogé ce jeudi 20 juillet 2023 chez nos confrères fim FM, l’acteur politique Aliou Bah s’est exprimé sur les processus de transitions engagés en Guinée, au Mali et au Burkina Faso, cet homme politique pense que les militaires gèrent le pouvoir de façon solitaire et évoquent des inquiétudes.
« J’ai lu ce discours, il se trouve que c’est le même, vis-à-vis des jeunes qui se trouvent être aujourd’hui une véritable inquiétude pour nos États, à un moment donné, il y’a eu beaucoup de progrès dans la sous-région ouest-africaine et d’ailleurs cette question suscite aujourd’hui beaucoup d’intérêts pour les analystes qui se posent la question à savoir, comment se fait-il qu’au début des années 2000 jusqu’en 2012 quasiment, que l’Afrique de l’ouest soit la région qui est connue le plus grand nombres d’alternance politique par les élection ? je crois que c’est à l’exception d’un seul pays qui est le Togo où il n’y a eu beaucoup d’alternance. La plupart des autres États, en une quinzaine d’années, sont parvenus à faire des élections et qu’un président élu sortant a passé la main à un président élu entrant. Et entre-temps aujourd’hui, c’est la région qui suscite beaucoup d’inquiétude par rapport aux coups d’Etat, il y a l’instabilité constitutionnelle. Ça voudrait dire que ces chefs d’Etats qui ont bénéficié de ses avancées, ont tous été dans ce syndrome du troisième mandat qui a quand-même été un créneau favorable au retour des militaires au pouvoir. Aujourd’hui, à la dimension du continent que ça soit l’Union Africaine ou la CEDEAO, l’inquiétude c’est l’effet contagions, parce que le fait que ces coups d’Etats arrivent et que ces militaires gèrent les transitions de façon solitaire et que les populations, très souvent immature dans certains pays sont beaucoup plus envahies par la vague populiste avec le contexte géopolitique international qui fait que les puissances se font la guerre pour les Etats pour les questions de précarités. Il se trouve qu’il ya des inquiétudes que cette vague populiste n’amène des présidents militaires à rester au pouvoir et à compromettre l’avenir de la démocratie dans nos Etats. Au point où il y’a certains analystes, qui pensent que, à ce rythme, si on n’arrive pas à trouver un frein et une alternative pour que s’il y a des changements, que ça soit les institutions des Etats puissent susciter ce changement-là, il se trouvera que les partis politiques, la conquête du pouvoir par les urnes aura moins d’intérêt, parce que, les politiques se diront finalement, il faut s’en coquine avec les militaires pour un jour arrivé au pouvoir. Et ce qui seront recruté dans nos armées vont beaucoup plus pensés, un jour, au pouvoir en étant un groupe organisé d’amis pour se dire notre moment va arriver, et il se trouve qu’ aller dans l’armée, ce n’est plus servir mais c’est avoir des ambitions politiques à travers l’armée. » a-t-il fait savoir
Par ailleurs, le président du MODEL met l’accent sur la manipulation mentale et il ajoute qu’il ne suffit pas de nettoyer la maison, si vous la nettoyer, vous restez dedans, vous gardez la clef, ça veut dire qu’il y’a un problème dit-il
« L’autre inquiétude est le fait que dans certains pays avec les juntes militaires, il se trouve que certains idéologues commencent à penser, à faire parrainer le pouvoir politique par l’armée. Je crois qu’ en Guinée, on n’est pas éloigné de ça, mais on a des extrémistes dans ce pays qui commencent à réfléchir dans ce sens pour faire croire que l’armée doit intervenir légalement sur le champ politique et cela pourrait bien être constitutionnalisé. Vous savez dans les sociétés où on ne fais pas attention au mode de penser, il y’a toujours ce type de manipulation ou des penseurs, des idéologues peuvent être envoyés à endoctrinés les gens et à laver des cerveaux pour dire, laisser les militaires nettoyer, les civils vont venir, c’est très dangereux comme discours parce que, il ne suffit pas de nettoyer la maison, si vous la nettoyer, vous restez dedans, vous gardez la clef, ça veut dire que c’est un problème qui se pose. Donc l’armée n’a pas vocation à faire irruption sur la scène politique et les coups d’État en Afrique deviennent une inquiétude. » a conclu Aliou BAH président du MODEL.
Ousmane Baldé, pour lerenifleur224.com