Réseaux sociaux : de nouveaux dangers pour nos communautés ? (Par Sayon Mara, juriste)

A voir tout ce que des personnes font de ces plateformes d’échanges aujourd’hui, il y a vraiment lieu de s’interroger.

L’utilisation des réseaux sociaux est un couteau à double tranchant. Originellement prévus pour faciliter les rapports entre les individus, ces plateformes d’échanges sont de plus en plus déviées de leurs objectifs aujourd’hui notamment par la jeunesse. Nombre parmi eux y sont pour des activités criminelles.

Depuis quelques jours, un artiste guinéen fait la Une de l’actualité du fait de deux (2) de ses sorties controversées sur les réseaux sociaux. Quelle mouche a encore piqué l’artiste Jacques Woumpack ?

Le rôle d’un artiste, c’est de mettre les communautés ensemble et non de les opposer. Il fait la promotion des valeurs sociétales qui renforcent le tissu social, permettent la cohabitation pacifique. Il ne doit, en aucune manière et sous aucun prétexte, éprouver de la haine vis-à-vis d’un groupe social donné. L’artiste est un rassembleur.

J’avoue que jusque tard hier, je n’en croyais pas. Mais, quand j’ai suivi les deux (2) vidéos du désormais très controversé Jacques Woumpack, j’ai perdu les mots. Je n’en revenais pas du tout. Aucun mot ne peut qualifier à sa juste valeur cette sortie provocatrice de ce compositeur ragga danchell guinéen. Ses propos sont, au bas mot, dangereux pour la paix et la quiétude sociale.

Les réseaux sociaux, sources de tous nos maux aujourd’hui ?

Cette question a tout son pesant d’or. Les réseaux sociaux sont à la fois bons et mauvais. Ils peuvent construire, tout comme ils peuvent détruire. Ce sont des espaces fourre-tout, de véritables espaces où s’entremêlent parfois comme les cheveux dans un peigne l’information et la désinformation. Cela fait aujourd’hui que certains observateurs avertis se demandent même si ces plateformes sont des outils d’information ou de désinformation ?

Les réseaux sociaux offrent des avantages à ceux qui les utilisent, mais aussi des inconvénients. Sur la formation des élèves, étudiants et apprenants par exemple, leur utilisation pourrait avoir des répercussions néfastes, si elle n’est pas encadrée. Aujourd’hui, avec l’influence de ces plateformes de communication, l’éducation dévient de plus en plus difficile. Les élèves sont en conflit quotidien du fait de leur impact.

Combien d’élèves, d’étudiants et d’apprenants ont aujourd’hui le temps des cahiers, des livres ? Combien apprennent leurs leçons après l’école ?

Plutôt que d’être un espace de business, de moyens d’information, de formation, de communication, d’apprentissage, nombre de jeunes gens passent leur temps sur ces plateformes de communication entrain de s’amuser. Conséquence, le niveau de formation des élèves dans les établissements d’enseignement baisse drastiquement.

Oui, l’écrasante majorité des jeunes passent leur temps sur ces espaces d’échanges à visionner des images malsaines, des vidéos de distraction, bref des choses qui n’apportent rien à leur formation. D’autres y sont même pour faire la promotion des valeurs qui sont en déphasage de nos valeurs sociétales.

Plus grave encore, les réseaux sociaux sont devenus, comme l’a dit l’autre, le berceau de la criminalité moderne, parfois un espace d’insouciance ou d’inconscience, où des individus se livrent à tout. Oui, malheureusement, au nom de la liberté d’expression, certains pensent être autorisés à tout dire sur ces plateformes de communication.

Umberto Eco n’a aucunement eu tort de dire que : « les réseaux sociaux ont donné le droit de parole à des légions d’imbéciles qui, avant, ne parlaient qu’au bar, après un verre de vin et ne causaient aucun tort à la collectivité. On les faisait taire tout de suite alors qu’aujourd’hui ils ont le même droit de parole qu’un prix Nobel. C’est l’invasion des imbéciles. »

Loin de moi une quelconque intention visant à soutenir que les réseaux sociaux sont dangereux pour notre vie quotidienne, mais si leur utilisation notamment par la jeunesse n’est pas régulée par les parents, ils représentent un véritable danger aujourd’hui pour le futur de notre patrimoine commun. Évidemment, si le temps passé des enfants en ligne n’est pas contrôlé par les parents, l’avenir de notre pays est menacé.

Eldorado des fake news, les réseaux sociaux sont souvent utilisés pour manipuler les messages en ligne avec des informations orientées. Espaces propices à la propagation des rumeurs, ces plateformes de communication amplifient et répandent de fausses informations. Elles sont de véritables rouages de manipulation d’opinions.

Concernant l’attitude belliqueuse et controversée du désormais tristement célèbre artiste Jacques Woumpack qui est de nature à entamer les fibres sociales, la loi devrait être appliquée dans toute sa rigueur pour qu’il serve d’exemple à tous ceux qui seraient habilités par les mêmes démons divisionnistes. Nous y veillons !

Sayon MARA, Juriste