CNT / Débat constitutionnel : moins de 20 ministres, une vice-présidence… Voici ce que propose la CPR de Dr Faya Millimono
La Coalition Politique pour la Rupture (CPR) était parmi les nombreux coalitions et partis politiques qui devaient relayer ce mardi 16 mai 2023 a l’hémicycle pour une proposition de ce qui sera la future constitution guinéenne.
En présence de 60 conseiller sur 81 présents, le porte-parole de la coordination de la CPR a étalé les points forts des propositions faites pour la future constitution guinéenne
« Beaucoup de ceux qui interviennent disent que cette constitution doit nous ressembler et nous rassembler. Mais, on se pose moins la question de savoir qui sommes-nous ? En effet, généralement on aime dire que le peuple est le contribuable n’est-ce pas ? Mais est-ce qu’on a le contribuable guinéen en tête lorsqu’on élabore la constitution dans notre pays ? Et qu’après tout, c’est lui qui doit payer la note c’est le peuple. Ce peuple là, dans toutes les statistiques sérieuses on nous dit que plus de la moitié vit avec moins de 10.000 francs guinéens par jour. Ce qui veut dire la capacité de payer pour animer les institutions, les pouvoirs, les échelons de gouvernement que la constitution prochaine va créer est faible, il faut en tenir compte. Ce n’est pas le grand nombre, parce que si le nombre est grand plus ça coûte cher au peuple de Guinée, garder donc cela à l’esprit quand il s’agira de définir les échelons de pouvoir dans notre pays ». a-t-il affirmé et de soutenir qu’actuellement nous avons près de 5 questions de pouvoir dans notre pays.
« En 2008 lorsqu’il y a eu le changement il y avait une constitution, qui dans l’organisation du pouvoir judiciaire nous avait proposé une cour suprême avec à l’interne de chambres. L’innovation qui a été faite en 2010 a été de sortir de cette cour suprême les chambres pour en faire des institutions à part avec des bureaucratie lourdes sans même se poser la question de savoir que si la Guinée en ce moment avait des locaux pour abriter ces institutions. Aujourd’hui la presque totalité des institutions créées par la constitution de 2010 sont en location. Pensez-y, ça coûte très cher au peuple de Guinée. Il faut éviter cela, il faut nous ramener les choses au plus simple, une constitution avec une cour suprême à l’intérieur des chambres avec un nombre très limité et mettre autour de chaque juge de la cour suprême des sommités de magistrat pour l’aider à faire le travail. C’est la même chose à laquelle il faut penser quand il s’agit de la composition du parlement. Nous ne voulons pas d’un parlement bicaméral, non caméral nous suffit largement et il faut avoir un nombre restreint, moins de 100 personnes ça suffit » Souhaite Dr Faya Millimono. Plus loin le leader du BL et coordinateur de cette coalition note qu’il
« Il faut que vous nous verrouillions des choses pour qu’il ait une loi organique qui consacre la structure du gouvernement. La Guinée n’a pas besoin de plus de 20 ministres (…) Nous vous proposons un Etat unitaire tel qu’il est aujourd’hui mais avec un pouvoir central restreint pour développer suffisamment le pouvoir local pour se faire le travail du contribuable guinéen. Comment allons-nous le faire ? Nous avons des propositions à vous faire dans notre document. Il faut que le président de la République n’ait plus la possibilité de dissoudre le parlement. L’exercice du pouvoir c’est par la négociation. Est-ce que c’est parce qu’on a un ministère de sport qu’on développe le sport ? NON. Chez nous on pense que pour résoudre ou pour satisfaire le besoin des femmes il faut créer un ministère des femmes, pour satisfaire le besoin des jeunes il faut créer un ministère des jeunes, NON, il y a aujourd’hui 3 à 4 acteurs dans le sport en Guinée qui fait mieux que l’Etat. Nous sommes venus pour insister sur un paramètre important quand vous serez en train de rédiger la nouvelle constitution. Pour qui nous rédigeons cette constitution ? Si cette personne ne peut pas payer et bien nous allons continuer à être un Etat mendiant comme nous le faisons, nous allons continuer à bazarder nos ressources naturelles pour payer une administration artificielle qui en réalité n’apporte pas grande chose au peuple de Guinée ». Déclare-t-il et d’ajouter
« Nous voulons un président avec un vice-président parce que l’une des caractéristiques de l’instabilité dans notre c’est lorsque toutes les constitutions nous disent « en cas de vacances de pouvoir, le président de l’assemblée dans les 90 jours organise des élections en tant qu’intérimaire. Il faut que nous sortions de ça et que le président soit élu avec un vice-président prêt à assumer le pouvoir de plein droit en cas de vacances de pouvoir, cela va stabiliser notre pays et ça sera mieux. Il est vrai qu’il y a beaucoup de crise de confiance entre nous c’est pourquoi nous avons créé la CENI, mais nous l’avons créé politique. Elle a fini par créer de plus de problèmes qu’elle n’a donné de solution. Il nous faut une CENI technique, des gens qui soient loin des acteurs politiques, des gens qui vont faire le travail pour lequel ils sont là. Mon dernier point d’intervention sera sur la laïcité dans notre pays. On n’a l’impression que l’Etat est en train de fonctionnaliser nos leaders religieux. L’Etat doit remettre la religion dans l’espace privé, elle est privée à chacun de nous », a décliné Faya Lansana Milimono.
Rama Fils, pour Lerenifleur224.com