Après une journée de débrayage dû au mots d’ordre des avocats qui protestaient contre les ingérences de l’exécutif dans le judiciaire concernant plusieurs dossiers dans le pays, le procès des douloureux évènements a repris ce mardi 16 mai 2023 avec une nouvelle présumée victime à la barre.
Thierno Ibrahima Youla devant le tribunal a révélé qu’au matin de cette journée funeste que quand il était venu, qu’il avait déjà trouvé sur place plusieurs manifestants dans l’enceinte du stade qui proféraient des slogans hostiles à l’endroit du CNDD et de son président
« Entre temps, Jean Marie Doré est arrivé et à 5mn de son arrivée nous avons constaté la rentrée des militaires. Mais bien avant, les militaires ont fait le tour du stade dans leur véhicule et dès après, les tirs de sommation ont commencé. C’est dans ça que nous on a cherché à nous échapper. Personnellement, c’est vers la pelouse que je suis allé afin de m’échapper. On était confronté à des bousculade et grâce à Dieu je me suis retrouvé sur la pelouse et là j’ai trouvé des personnes inanimées » Raconte-t-il et de poursuivre
« Je ne peux pas confirmer s’ils étaient morts ou pas et moi je me suis dirigé vers la partie qu’on appelle le Sahara. J’ai continué à fuir et là j’ai vu un Monsieur qui avait reçu une balle, on a essayé de l’aider et pendant ce temps un autre Monsieur a reçu une balle sur son épaule et quand j’ai vu que les tirs continuaient j’ai abandonné le Monsieur qui était dans l’agonie pour fuir. Et devant j’ai vu un groupe qui était pourchassé par les militaires. Mon pied s’était enfoncé dans un trou, mais j’ai pu sortir mon pied et j’ai couru vers la sortie. A ce niveau, j’ai vu une porte qui était électrifié et les militaires ont commencés à lancer du gaz et là j’ai pensé que c’était vraiment fini pour moi par ce que je continuais à m’étouffer » a affirmé Thierno Ibrahima Youla
« A la sortie du stade, j’ai vu le pick-up du général Pivi, j’ai essayé de me cacher mais ils m’ont dépassé à toute pompe. Quelques temps après j’ai vu le véhicule de médecin sans frontières qui m’a envoyé à l’hôpital Donka. Arrivé là-bas j’ai vu plusieurs blessés mais on ne s’occupait pas vraiment d’eux et je me suis dit qu’est-ce que je fais ici. Donc je me suis faufilé pour me rendre chez moi ou j’ai continué mon traitement. ” a-t-il laissé entendre à la barre.
Mimi Bangoura, pour Lerenifleur224.com
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