A force d’écouter Aboubacar Demba Camara, l’impression qui se dégage est qu’il est toujours plus que jamais. Un veritable génie qui résiste au temps. Ses morceaux, tous des chefs d’œuvre, continuent de faire vibrer les cœurs des nostalgiques de cette Guinée, autres fois championne et porté flambeau de la culture africaine.
Ses spectacles haut de gamme livrés dans les capitales africaines notamment à Dakar, Alger ou Kinshasa restent encore vivaces dans la mémoire collective de ces peuples frères. Le fait même de prononcer son nom laisse libre court à l’unanimité autour de son talent, de son génie artistique.
Malgré plus de 50 ans après sa disparition tragique, le géant de Saraya , déchaîne les passions sur sa personnalité.
La Guinée doit se montrer fière et jalouse du patrimoine musical africain que représente Demba. Pour donner vie à cette fierté, des journées portes ouvertes doivent être consacrées à l’homme ainsi qu’à son œuvre. Celles ci permettront de faire découvrir Demba à la nouvelle génération à travers des témoignages de ses amis du Bembeya, des journalistes qui ont accompagné et couvert ses dix ans de succès, des historiens et écrivains ayant produits des ouvrages sur lui.
Faut il rappeler que Demba par le biais du Bembeya Jazz National a inspiré des orchestres de la sous région tels que les Ambassadeurs et le Rail band de Bamako avec ses vedettes, le Malien Salif Keïta et le guinéen Mory Kanté ; ou des groupes de Dakar comme l’orchestre “Baobab“, le “Star Band“, le “Super Etoile“, le “Super Diamono”…
Plus qu’un chanteur , Demba était un couturier de la chanson. Avec sa disparition brutale, la musique guinéenne a perdu une part de son âme, mais le bleu doux-amer de ses chansons est indélébile.
Je ne saurai terminer sans rendre un.vibrant hommage au Président Sekou Toure ainsi qu’à son gouvernement pour l’accueil national réservé à la dépouille mortelle du chanteur leader du Bembeya Jazz National en provenance de Dakar. L’honneur a été à la dimension de l’œuvre gigantesque de l’artiste.
Par Khalil KABA