Violation des libertés publiques en Guinée : Ange Gabriel HABA, dénonce « une approche altérante qui vise à discréditer la justice »

La question des libertés publiques est un domaine encadré par la loi et garantie par le juge. C’est le juge qui connait les raisons pour lesquelles un citoyen en confrontation avec la loi, peut bénéficier d’une liberté totale, d’une liberté conditionnée ou d’une condamnation ferme.

Le juge agit au nom et pour le peuple, et sa décision n’est pas susceptible d’attaque, d’interprétation malveillante ou de commentaire fallacieux, sous peine de poursuite judiciaire.

Sur le cas des leaders politiques et des acteurs sociaux, jusqu’à preuve du contraire, depuis le 05 septembre 2021, aucun juge n’a mis un quelconque leader d’opinion en cause, sur instruction d’une quelconque personne en violation des dispositions du code pénal et du code de procédure pénale, ils agissent en toute indépendance. Il est loisible de le constater au regard des dernières décisions concernant un certains nombre de leaders en conflit avec la loi, tel que le cas de Saikou Yaya BARRY, avant lui, l’ancien président de la République de Guinée, qui ont tous bénéficié des décisions de justice pour des raisons de santé et contre la volonté de l’écrasante majorité des guinéens. N’oublions jamais aussi que la bouche du droit est seul le juge, personne n’a la qualité de dicter à un juge sa conduite pour ne pas paraitre ridicule, car il est entre la loi et son n’intime conviction.

Comme nous l’avons toujours réclamé, que la justice ait un visage humain. Cependant, le cas de Saikou Yaya BARRY s’inscrivait dans ce souci des autorités judiciaires. Mais la violation des restriction imposées à Saikou Yaya BARRY, a assombri une telle perspective. Un très mauvais précédent !
Beaucoup d’observateurs reprochent aux juges guinéens, d’être trop timorés au regard de nombreuses infractions, mettant en péril la cohésion sociale et entamant la dignité des premiers responsables du pays, qui sont commises sur les réseaux sociaux, par voix de presse, dans la presse et dans les états majore de certains partis politiques qui semblent bénéficier de la clémence même de ces juges.

Il est à regretter cette approche altérante et politicienne de l’appréciation des décisions de justice selon qu’on est bénéficiaire ou sanctionné, malheureusement c’est cette tendance à géométrie variable qui est devenue le sport favori de certains de nos compatriotes connu ou anonyme, de l’intérieur ou de l’extérieur du pays.

La Justice ne sera forte, tant que les justiciables n’ont pas la mentalité de s’assujettir aux décisions de justice, qu’elles soient en leur faveur ou pas. Et le respect des libertés publiques dépend de la force de la justice et de la crédibilité des magistrats, personne n’y gagne quelque chose en les discréditant.

Ange Gabriel Haba.