L’humanité a célébré le samedi 8 mars 2025 la Journée internationale des droits des femmes. À Kindia, cette journée a été placée sous le thème : « Pour toutes les femmes et filles : égalité, droits et autonomisation », à travers un panel d’échange axé sur les 12 points critiques de la Conférence de Beijing de 1995. Contrairement aux années précédentes, où les défilés étaient au cœur des célébrations, cette année, les femmes de la commune urbaine de Kindia ont privilégié un cadre d’échange animé par des femmes leaders. C’est la salle de réunion du gouvernorat qui a servi de cadre à cette rencontre, réunissant des femmes, des jeunes filles, des autorités administratives ainsi que plusieurs panélistes.
Prenant la parole à l’occasion, le gouverneur de la région administrative de Kindia, le général de la deuxième section Elhadj Aboubacar Diakité, s’est réjoui de l’initiative.
« Aujourd’hui, le 8 mars n’est pas comme les autres années, car il coïncide avec le mois de ramadan. Il n’y a donc pas eu de manifestations habituelles, mais nous avons organisé une série d’activités. Hier, il y a eu la lecture du Saint Coran à la grande mosquée de Kindia, aujourd’hui, c’est le panel sur les 12 points critiques, et demain, nous aurons une prière dans les églises. Ce programme s’étend sur trois jours, mais tout le mois de mars est dédié aux femmes. »
Au cours de ce panel, plusieurs sujets ont été abordés par les intervenantes. Hadja Mballou Fofana, présidente du Réseau national des femmes rurales, a souligné l’importance de cette rencontre.
« À la Conférence de Beijing, nos sœurs et nos mères ont défendu la cause des femmes, et douze domaines critiques ont été identifiés pour améliorer leur autonomisation. Trente ans après, il est essentiel de faire le point sur les avancées réalisées et d’évaluer l’impact des politiques mises en place. »
Elle est ensuite revenue sur les grandes lignes du panel, abordant notamment la pauvreté des femmes et leur accès aux ressources.
« À l’époque, l’un des principaux défis était le manque d’instruction. Des efforts ont été faits en matière d’alphabétisation, et des lois ont été mises en place pour encourager les femmes à se regrouper en coopératives afin de mener des activités génératrices de revenus. Aujourd’hui, de nombreuses structures accompagnent les femmes dans leur autonomisation, à travers des formations en saponification, en teinture et en art culinaire. De plus, des financements existent, notamment grâce aux microfinances et aux subventions du gouvernement. »
Hadja Mballou Fofana a également abordé les violences basées sur le genre (VBG), mettant un accent particulier sur l’excision et ses conséquences dramatiques. « L’excision est l’une des violences physiques subies par les femmes. Elle entraîne des douleurs lors des rapports conjugaux et des complications à l’accouchement, y compris des fistules obstétricales qui conduisent souvent au rejet des victimes par leurs époux. De plus, l’accès des femmes aux postes de responsabilité reste entravé par des pratiques discriminatoires telles que le harcèlement sexuel. »
Pour conclure, elle a lancé un appel aux femmes en faveur d’un changement de mentalité et d’une prise de conscience collective.
« L’autonomisation des femmes passe avant tout par un changement de paradigme. Si nous ne brisons pas le silence et ne changeons pas de comportement, nous ne pourrons pas protéger nos droits ni ceux de nos enfants. Ce 8 mars doit être un tournant pour une nouvelle prise de conscience. »
Cette édition de la Journée internationale des droits des femmes à Kindia a marqué une rupture avec les festivités habituelles pour privilégier un moment de réflexion et d’évaluation des progrès réalisés en matière d’égalité des sexes.
Loin d’être une simple commémoration, cette rencontre a permis de mettre en lumière les défis persistants et les solutions envisageables pour une autonomisation effective des femmes. Il reste désormais à traduire ces discussions en actions concrètes afin que les engagements pris se transforment en avancées réelles pour les femmes et les filles de Kindia et d’ailleurs.
Depuis Kindia, MC pour Lerenifleur224.com