L’humanité célèbre ce jeudi 13 février la Journée internationale de la radio, proclamée par l’UNESCO en 2011. À Kankan, en l’absence d’une cérémonie officielle, des acteurs du métier ont saisi cette occasion pour partager leurs réflexions sur l’évolution des radios, notamment dans le contexte actuel de transition.
Pour Laye Fama Condé, président de l’Association des journalistes de la région de Kankan (AJRK), cette journée devrait être un moment de réflexion plutôt que de célébration
« À Kankan, la Journée internationale de la radio ne doit pas être une fête, mais une occasion d’analyse. Nous sommes passés de 14 à 12 radios, ce qui est alarmant. Au-delà du nombre, il faut s’interroger sur leur fonctionnement, les défis auxquels elles font face et les conditions de travail des journalistes. Beaucoup doivent exercer d’autres métiers en parallèle, faute de moyens suffisants. Les subventions existantes ne permettent pas aux médias de se développer. Plutôt que de simplement célébrer, il est essentiel d’évaluer la situation et de trouver des solutions adaptées pour garantir le bon fonctionnement des radios à Kankan, à l’image de ce qui se fait ailleurs », a-t-il déclaré.
Michel Yaradouno, directeur commercial de la radio Baraka FM, partage également des inquiétudes quant à l’avenir des médias en Guinée
« La situation actuelle des radios en Guinée est préoccupante. Plusieurs stations ont été fermées ces derniers mois sur décision des autorités, mettant ainsi de nombreux professionnels au chômage. Même ceux qui étaient considérés comme des modèles dans le métier traversent aujourd’hui des périodes difficiles. L’avenir des radios en Guinée semble incertain. J’espère que l’État reconsidérera ses décisions et permettra la réouverture de ces stations », a-t-il exprimé.
À l’inverse, Mamadi Kansan Doumbouya, directeur régional de l’information et de la communication des régions de Kankan et Faranah, met en avant l’importance des radios dans le maintien de la paix sociale
« Cette journée est importante car la radio joue un rôle fondamental au sein de nos communautés. Elle est un vecteur de paix, de cohésion sociale et de renforcement du tissu social. À Kankan, je suis fier du travail des journalistes, qui mettent le pays avant tout et évitent les conflits. Depuis mon arrivée il y a plus de deux ans, je n’ai jamais entendu qu’une radio ait causé un problème ici », s’est-il exprimé
Si la Journée internationale de la radio est une occasion de célébrer ce média essentiel, elle met également en lumière les nombreux défis auxquels les radios de Kankan et du pays font face : difficultés financières, fermetures, précarité des journalistes… Malgré ces obstacles, la radio demeure un pilier incontournable de l’information et de la cohésion sociale. La question qui se pose aujourd’hui est de savoir comment assurer sa pérennité et renforcer son rôle dans une société en pleine mutation.
De Kankan, Kadija Kolou Condé pour Lerenifleur224.com