Le Monopole Illusoire du Savoir [Par Badra Aliou Cheickna Koné]

Dans mon pays, il existe une élite autoproclamée, un groupe de personnes qui s’estime détenir le monopole du savoir et de la vérité. Selon eux, ils ont toujours raison, ils sont les seuls détenteurs de la lumière, mais, dans les faits, ils sont tout sauf droits.

Leur logique est unidirectionnelle : si vous osez débattre avec eux, les idées s’effacent rapidement pour laisser place aux injures et aux attaques personnelles. Ces mêmes individus, qui se présentent comme des chantres de la démocratie, n’ont d’autre arme que l’intimidation verbale et la dénégation des opinions divergentes.

Ils ont érigé le mensonge en système de défense. Leur maître à penser, même pris la main dans le sac, est intouchable. À leurs yeux, il n’a jamais tort, même face à des évidences irréfutables. Le paradoxe de cette posture est criant, mais ils préfèrent détourner les regards et protéger leurs intérêts plutôt que de reconnaître la vérité.

L’ironie atteint son paroxysme lorsque ces soi-disant démocrates, qui qualifiaient hier l’ancien président de criminel et l’accusaient de tous les maux, s’associent aujourd’hui avec lui pour combattre le général actuellement au pouvoir. Hier encore, cet ancien président représentait pour eux tout ce qu’il fallait rejeter, et maintenant, ils se justifient en expliquant qu’il est un “mal nécessaire”.

Ces retournements de veste révèlent une absence totale de cohérence, d’honnêteté et de principes. Ils montrent que leur prétendue quête de justice et de vérité n’est qu’un écran de fumée pour masquer leur soif de pouvoir. Leur discours sur la démocratie n’est qu’un outil rhétorique pour manipuler les masses, et leur monopole du savoir est une illusion qu’ils tentent de maintenir à coups de dogmes et de menaces.

En réalité, ce pays n’a pas besoin de pseudo-sachants ni de moralistes hypocrites. Il a besoin de femmes et d’hommes capables de défendre des idées avec dignité, de reconnaître leurs erreurs, et surtout de mettre les valeurs et l’intérêt collectif au-dessus des ambitions personnelles. C’est à ce prix que la démocratie pourra véritablement s’enraciner et prospérer.

 

Badra Aliou Cheickna Koné 

Citoyen guinéen !